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Ces rumeurs qui, depuis 50 ans, annoncent sa mort…

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La rumeur enfle et le compte à rebours est lancé. Samedi 13 octobre, le journaliste vénézuélien Nelson Bocaranda, célèbre pour avoir annoncé le premier le cancer d’Hugo Chavez, a donné 72 heures au gouvernement cubain pour annoncer la mort de Fidel Castro.

Record du nombre de rumeurs morbides

Si le leader de la révolution cubaine, à 86 ans, connaît quelques soucis de santé depuis plusieurs années, il détient sans doute le record du nombre de rumeurs qui ont circulé sur son décès, et ce, depuis plus de cinquante ans.

La première rumeur daterait de 1956. À l’époque, Fidel Castro est jeune, il entame sa lutte politique contre le dictateur Batista. On annonce alors le révolutionnaire pour mort, un journaliste de CNN est même dépêché sur place.

C’est à partir de 1959 que le rythme des rumeurs va s’accélérer jusqu’à atteindre une vitesse de croisière en 2006, après l’hospitalisation de Fidel Castro à la suite d’une crise intestinale aiguë.

Un cancer en phase terminale

Cette année-là, pas moins d’une rumeur par mois circule sur le net. En août, Fidel Castro se fait opérer. Des messages officiels le disent en bonne santé mais les rumeurs persistent. La plupart viennent de Miami, État américain ou sont installés de nombreux émigrés cubains.

Deux mois plus tard, en octobre, c’est le magazine américain Time qui affirme que Fidel Castro est atteint d’un cancer, en phase terminale. Raul Castro, frère de Fidel désormais au pouvoir, dément ; la rumeur ne s’éteint pas. Au contraire, elle reprend de plus belle dès le mois de décembre. Toujours depuis les États-Unis, John Negroponte, coordinateur des agences de renseignement américain donne une interview au Washington Post dans laquelle il soupçonne le gouvernement cubain de cacher la mort de Fidel Castro.

Des rumeurs persistantes

Les mois passent et se suivent et la mort de Fidel Castro revient régulièrement au cœur de l’actualité. En août 2007, ces rumeurs affirment même que le gouvernement américain serait en train de préparer une conférence de presse en cas de confirmation officielle des autorités cubaines.

Dès que le leader cubain vieillissant s’éloigne plus de quelques semaines de la scène publique, les bruits de couloirs se font plus importants.

À la fin du mois d’aout 2011, plusieurs milliers de personnes reçoivent un email leur annonçant la mort de Fidel Castro. L’information circule et l’annonce officielle est plus que jamais attendue. Sur Twitter, la dissidente cubaine Yoani Sanchez déclare même : « Mon téléphone n’arrête pas de sonner. Tout le monde demande si c’est vrai que Fidel Castro est dans un état grave. Je ne sais pas. Et si c’est vrai, les Cubains seront les derniers à le savoir », explique-t-elle sur le site de micro-blogging.

Finalement, c’est le journal El Nuevo Herald qui met fin à la rumeur écrivant : « Il s’agissait en fait d’un virus informatique qui a surgi début août. Un spam annonçant la mort de Fidel Castro et qui, si on cliquait sur la pièce-jointe, infectait votre ordinateur. »

Quelques jours plus tard, Fidel Castro réapparait lors d’une interview sur une chaîne vénézuélienne, il déclare alors : « Ils m’ont déjà donné pour mort un certain nombre de fois ».

Cacher la mort de Fidel Castro ?

C’est sans doute en janvier 2012 que la rumeur s’est fait la plus assurée. Une photo de Fidel Castro sur son lit de mort, l’information ne pouvait sembler plus véritable. Une fois encore, le gouvernement intervient et affirme que le leader cubain est bel et bien vivant, installé à l’ouest de La Havane pour écrire ses mémoires.

Aujourd’hui, Fidel Castro a 86 ans. Sa dernière apparition en public remonte au 29 mars 2012. Ce jour-là le « Lider maximo » s’est entretenu avec le pape Benoît XVI en visite à Cuba. Durant une trentaine de minutes, les deux hommes – qui ont quasiment le même âge – ont abordé de nombreux sujets, Fidel Castro avait même profité de cette occasion pour présenter sa famille à Benoît XVI.

Désormais, le mystère reste entier sur l’état de santé de Fidel Castro. Une chose est sûre, s’il venait à mourir, le gouvernement tenterait sans doute de cacher ce décès, au moins le plus longtemps possible. À l’origine de Cuba tel qu’il est aujourd’hui, Fidel Castro est une figure indispensable à la survie du régime, sa mort aurait sans doute des conséquences que Raul Castro et son gouvernement auront du mal à maîtriser.

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