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Cette guerre que les Afghans n’auraient jamais dû vivre

21.10.2012 par La Rédaction
Cette guerre que les Afghans n’auraient jamais dû vivre

Dans son dernier ouvrage intitulé « Du djihad aux larmes d’Allah : Afghanistan, les sept piliers de la bêtise », le Colonel, aujourd’hui à la retraite, René Cagnat raconte son expérience de terrain en Asie centrale et revient sur plus de dix ans d’intervention occidentale en Afghanistan. (Extraits 1/2).

[image:1,l]

Spécialiste de l’Asie centrale, ulcéré par l’aveuglement américano-britannique en Afghanistan, René Cagnat écrit, de 2001 à nos jours, toute une série d’articles accompagnant et même annonçant le cours fatal des événements. Malheureusement, il n’a jamais pu se faire entendre. Cet ouvrage détaille les sept erreurs gravissimes : « Les sept piliers de la bêtise ». 

Elles furent commises d’abord par les Américains, néophytes en terre afghane, mais étrangement relayées par les Britanniques, incapables de faire profiter leurs alliés de la dure expérience du grand jeu qui fut la leur au XIXe siècle. Les comparses de l’Otan ont suivi, peu à peu rejoints par la France, dans l’incapacité de maintenir cette distance pleine de dignité dont elle venait de faire preuve en Irak.

Extraits de Du Djihad aux larmes d’Allah : Afghanistan, les sept piliers de la bêtise, de René Cagnat

Le 11 septembre au soir, dans mon modeste studio bichkékois (Bichkek est la capitale et la principale ville du Kirghizistan), alerté par l’assassinat de Shah Massoud, voici que je tourne, contre mon habitude, le bouton du poste de télévision afin d’obtenir quelques nouvelles. Si 20 heures sonnent à Bichkek, il n’est que 8 heures sur la côte Est des États-Unis. À  Moscou, la célèbre et imperturbable speakerine Ekaterina Andreieva officie au journal d’ORT, la première chaîne russe, et parle avec componction de la triste fin du grand chef tadjik. Mais, brusquement, voici qu’on lui passe un message. Elle lit : « On nous annonce qu’un avion de ligne vient de heurter un gratte-ciel à New York… »

Et l’émission continue son train-train quelques minutes avant qu’une image, sans crier gare, n’envahisse l’écran : celle d’une ville au soleil levant, surmontée d’un immense panache de fumée provenant de deux tours en feu. La scène est assortie d’un début de commentaire : « Un deuxième avion vient de frapper la deuxième tour du World Trade Center. Tout le Centre est en feu. La catastrophe est encore inexpliquée. » Commence alors une information chaotique, haletante jusque tard dans la nuit avec le suivi des attentats aux États-Unis, une intervention en direct de Vladimir Poutine, le départ ex abrupto de la speakerine épuisée…

J’étais loin d’imaginer combien cet événement allait peser sur l’avenir de l’Asie centrale tout en compromettant ma tranquillité à Bichkek ! De passage à Paris fin septembre, je constate  l’implication croissante des États-Unis et la culpabilisation des talibans qu’ils organisent. Le président Bush, dès septembre, avait commencé à parler avec sagesse d’une « guerre du renseignement » que l’on imaginait a priori prudente et mesurée. Mais, dès octobre, le ton a vite changé à Washington, saisi par la « guerre du ressentiment ».

Comme dans les jeux du cirque de la Rome impériale, il s’agit de montrer à un peuple avide de vengeance un grand spectacle où l’Amérique, dont le prestige a souffert, doit étaler sa force. Sous le prétexte que les commanditaires de l’attentat sont en  Afghanistan – ils étaient tout autant au Pakistan – on choisit pour la mise en scène ce pays de merveilles et de misère. Et l’irréparable se produit, pour les Afghans comme pour moi, mettant en évidence à mes yeux le premier pilier de la sottise, le bombardement criminel d’un peuple innocent. Le soir du 23 octobre, en effet, mon écran de télévision me montre les B52 étalant leur tapis de bombes sur un superbe désert censé abriter des talibans.

Me vient alors à l’esprit le spectacle de ces Pachtouns, qui, quels qu’ils soient, ne se laisseront pas faire : comme, par exemple, ces impressionnants gaillards, kalachnikov au poing, rencontrés au hasard des bazars d’armement de la zone tribale pakistanaise ; ou bien Maskhood le géant, jeune médecin de Pechawar, aussi doux et dévoué dans son métier qu’il avait l’air rude et sauvage au premier abord ; ou encore Fatima, rayonnante Afghane aux yeux d’or qui, à Tachkent, nous illuminait de sa joie de vivre…  Je me remémore le calvaire de ce pauvre peuple sur la brèche depuis 1979, sa sanglante victoire, dix ans après, et les ravages d’une guerre civile qui n’a jamais vraiment cessé.

Je vois les estropiés de la guerre des mines, la misère indicible des camps de réfugiés et, sur tout cela,  j’imagine l’explosion des bombes américaines. C’en est trop ! J’ai la nausée…  J’oublie en un instant tous ces Américains que j’ai aimés de tout mon cœur, femmes dévouées ou frères d’armes : Rosie qui, chaque été, venait de son Dakota natal se consacrer, dans la montagne niçoise, à notre colonie de vacances d’enfants déshérités ; ou bien Mike Vincent-Hayden, mon meilleur compagnon, fervent catholique et attaché militaire comme moi, dans les années quatre-vingt, en Bulgarie, devenu depuis général, qui déjà commande en 2001 la National Security Agency (NSA) tout en étant promis aux plus hautes destinées : ne va-t-il pas prendre en 2006 le commandement de la CIA ?

Je me saisis alors de la seule arme qui me reste, ma plume, et, en deux heures, d’un seul jet, porté par l’indignation, j’écris Le djihad du président Bush [1]. Le Figaro a le courage de le publier, le 14 novembre, au lendemain de la conquête par les Américains de Kaboul et de Mazâr-e Charîf qui marque le début de leur intervention.

[1] Ce titre me sera pris par un auteur américain. Peu importe, j’ai l’habitude…

La Rédaction


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