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Comme Amanda Todd, un ado victime de chantage sur Internet se tue

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Un jeu érotique virtuel qui tourne au cauchemar

Il y a quelques semaines, Gauthier, un adolescent brestois âgé de 18 ans, entre en contact avec une jeune femme sur le site de rencontres « chatroulette ». Elle le persuade alors de continuer la conversation sur le réseau social Facebook« J’imagine que c’était pour avoir accès à tous ses amis », explique le père de l’adolescent au quotidien Le Télégramme.

La jeune femme convainc alors Gauthier de se livrer à des jeux érotiques par webcam interposée, puis interrompt soudainement l’échange par ces mots : « J’ai maintenant une vidéo porno de toi. Si tu ne me donnes pas 200 euros, je vais détruire ta vie en diffusant la vidéo à tous tes amis ». Une demi-heure plus tard,  Gauthier est retrouvé pendu au fond du jardin familial. L’adolescent décrit comme « sociable » et « sportif » avait auparavant envoyé un message d’adieu à ses parents. « Tout est de ma faute », s’accusait-il. Transporté d’urgence à l’hôpital, Gauthier décédera de ses blessures une semaine plus tard.

Gauthier était « rentré du lycée assez tôt ce mercredi après-midi (…). Il est monté dans sa chambre, il a pris l’ordinateur portable. (…) Je suis montée le voir vers 16 heures et il m’a dit de le laisser. À 17 heures, je l’ai vu sortir, discutant au téléphone. Il avait l’air absent », explique la mère du jeune homme au Télégramme . 

Les parents ont déposé une plainte contre X. L’adresse IP de l’ordinateur a permis de retracer l’origine des messages de la jeune fille, envoyés depuis Abidjan, en Côte-d’Ivoire.

Avertir des dangers du « cyber-harcèlement »

Les parents de la victime ont décidé de dénoncer les dangers invisibles du web, après avoir appris qu’une jeune Canadienne s’était suicidée quelques jours auparavant pour les mêmes raisons. « On nous a parlé de cette Canadienne qui s’est suicidée après avoir montré sa poitrine. Nous n’avions pas entendu l’information, nous étions dans le service de réanimation », expliquent aujourd’hui les parents. « Le Canada, c’est loin, on se dit que ça n’arrivera jamais ici. Mais Brest, c’est tout près, ça peut arriver à n’importe qui ».

Ce drame n’est pas sans rappeler la tragique histoire d’Amanda Todd, 15 ans, qui avait mis fin à ses jours le 11 octobre dernier après avoir été victime de harcèlement sur Internet pendant plusieurs années. « Je n’ai personne et j’ai besoin de quelqu’un », avait déclaré la jeune fille dans une vidéo postée sur YouTube.

La « cyber-violence » est de plus en plus fréquente selon la police judiciaire, qui a indiqué dans Le Monde daté du 10 juillet 2012, que « deux à trois cas par jour » étaient signalés aux autorités

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