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Conférence sur la biodiversité d’Hyderabad: agir malgré la crise

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Deux ans après la conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya, les engagements pris tardent à être concrétisés. Jusqu’au 19 octobre, 160 pays se rassembleront à l’occasion de la 11e Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (CDB), qui s’est ouverte lundi 8 octobre à Hyderabad, en Inde. Les États membres tenteront de mettre en œuvre les objectifs pris à Nagoya, et de lutter contre la dégradation de la biodiversité.

Braulio Ferreira de Souza Dias, le directeur exécutif de la CDB, a exhorté, lundi 8 octobre, les participants à « mobiliser les ressources financières nécessaires pour permettre aux pays en développement d’atteindre les objectifs » adoptés en 2010, en mettant l’accent sur l’impératif d’inclure des critères de développement durable dans les politiques gouvernementales. « Oui, nous sommes confrontés à une crise financière, mais les périodes de crise sont les meilleures occasions pour opérer des changements significatifs dans la façon dont nous agissons », insiste Braulio Ferreira de Souza Dias.

Créer un réseau d’espaces protégés couvrant 17 % des zones terrestres et 10 % des zones marines

L’enjeu majeur de la conférence d’Hyderabad sera de concrétiser les engagements du plan stratégique 2011-2020, adopté lors de la dernière Convention sur la biodiversité à Nagoya, en 2010. Découpé  en vingt sous-objectifs intitulés « Objectifs d’Aichi », ce plan a pour but de sauver les espèces menacées d’ici 2020. Parmi ces vingt objectifs, les pays doivent s’engager à créer un réseau d’espaces protégés couvrant au moins 17 % des zones terrestres et 10 % des zones marines. Ils doivent aussi restaurer au moins 15 % des zones dégradées, et réduire les pressions sur les récifs coralliens.

Agir vite

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les gouvernements doivent investir rapidement « dans la nature afin de sauvegarder la diversité de la vie sur la terre ». Le bilan est en effet alarmant : « Les pertes en matière de biodiversité se poursuivent et ont franchi les limites planétaires (…) », a souligné Julia Marton-Lefèvre, directrice générale de l’UICN.

Sur les 63 837 espèces comptées, 19 817 sont menacées d’extinction, dont 41% d’amphibiens, 33% de récifs coralliens, 25% de mammifères, 13% d’oiseaux et 30% de conifères. 

Lutter contre la biopiraterie

Autre objectif de taille lors de cette conférence d’Hyderabad : la lutte contre l’appropriation des ressources biologiques d’un pays à des fins commercialesla biopiraterie – en privilégiant un partage plus équitable des avantages tirés de l’utilisation de ces ressources. Danielle Auroi, députée EELV et présidente de la Commission des Affaires européennes, espère que ce sommet permettra de trouver des solutions pour « que les peuples autochtones puissent garder leurs moyens de contrôle sur ce qui fait leur richesse, y compris culturelle ». Pour la députée écologiste, « il est essentiel que la lutte contre la biopiraterie soit une lutte partagée ».

La conjoncture économique ne doit pas freiner les pays membres

En pleine période de crise, le risque est que l’environnement ne soit qu’en arrière-plan des préoccupations des gouvernements. Cependant, pour Jayanthi Natarajan, la ministre indienne de l’Environnement, l’instabilité économique mondiale ne doit en aucun cas perturber les efforts des participants. Il faut au contraire que la crise encourage « à investir davantage en vue d’une amélioration du capital naturel pour préserver l’écosystème », ajoute-t-elle. 

Les ministres des pays membres seront présents les trois derniers jours de la conférence d’Hyderabad (17-19 octobre). La ministre de l’Écologie Delphine Batho représentera la France.

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