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Congrès de Toulouse: quel bilan pour le PS?

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Harlem Désir, premier signataire de la motion majoritaire avait été sans surprise plébiscité par les militants à la suite de deux scrutins, le 11 et le 18 octobre dernier. Au second tour, l’aile gauche du parti s’était mobilisée derrière Emmanuel Maurel en réunissant près de 30% des voix. Un vote qu’Harlem Désir ne pouvait ignorer lors de son discours de prise de fonction.

Discours d’Harlem Désir

C’est donc un discours très offensif à l’égard de la droite que le Premier secrétaire fraichement élu a prononcé ce dimanche pour conclure le Congrès : « ça suffit la droite UMP-FN ! », « ça suffit la lepénisation de la droite ! », « le sarkozysme en pire », a-t-il lancé. Une attaque qui n’a pas manqué de faire réagir.

« Je suis profondément choqué que ce congrès du parti socialiste ait été exclusivement dédié à l’injure et à l’insulte du responsable de l’opposition que je suis », a déclaré Jean-François Copé, au « Grand Jury » RTL/LCI/Le Figaro, dénonçant des « propos absolument scandaleux, diffamatoires »

Mais pour le nouveau patron du parti socialiste, cet exercice tendait autant à s’attirer les bonnes grâces de l’aile gauche qu’à soutenir le gouvernement : « Tu peux compter sur le soutien de chaque militant du parti socialiste », a promis Harlem Désir au Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Un Premier ministre soutenu

C’est en effet dans un contexte de tensions très fortes que le Premier ministre s’est exprimé. Accusé d’amateurisme, de manque d’autorité, décrié par la presse et par l’opposition, Jean-Marc Ayrault a voulu défendre sa méthode et le cap qu’il s’était fixé avec le gouvernement : « J’assume et je revendique ! » a-t-il lancé. « Le sens de l’effort auquel j’appelle le pays, c’est l’édification d’un nouveau modèle français », a-t-il plaidé.

Et les soutiens au gouvernement n’ont cessé de se faire entendre. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls n’a d’ailleurs pas hésité à déclarer : « Je suis fier d’être un ministre de Jean-Marc Ayrault, qui est un Premier ministre disponible, à l’écoute, qui arbitre, qui coordonne et qui agit, et qui met en œuvre les engagements du président de la République ». Et d’ajouter : « Les Français sont lucides, il faudra du temps. Ce ne sont pas les sondages qui font la politique du gouvernement ». Martine Aubry a quant à elle souligné ses qualités d’« honnête homme », « droit » et « de gauche ».

Martine Aubry veut rester un « vieux sage »

« Notre devoir est de nous mobiliser derrière le gouvernement pour que les priorités des Français soient aussi les nôtres », a lancé la maire de Lille devant les militants. « Ne nous laissons pas impressionner et évitons surtout de créer nous-même les difficultés », a-t-elle ajouté.

« Nos réactions, nos idées, nos convictions, passons-les directement au parti socialiste. Arrêtons de parler dans la presse. Les Français ne comprennent plus rien… Ils ont voté pour François Hollande parce qu’ils veulent de l’emploi… du pouvoir d’achat, un logement digne, avoir accès à la santé et la sécurité. Ils veulent que nous parlions de cela, de ce qui est vital pour eux », s’est exclamé Martine Aubry.

Puis, comme pour dire au revoir : « Je suis partie, mais je parle toujours. Je continuerai à être une militante ». « Quand je crois à quelque chose, je ne lâche pas » a-t-elle conclu.

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