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Espagne-France: un nul qui vaut de l’or!

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Mardi 16 octobre. Pour leur match de gala face à l’Espagne dans le stade Vicente Calderon de Madrid, l’équipe de France a réussi à déjouer les pronostics et à contrarier les champions du monde en titre. L’analyse de Guillaume Foussard. 

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Malgré une première mi temps largement espagnole, les Français ont su en seconde période revenir avec plus d’agressivité et une réelle envie de bien faire. Malgré un manque de réussite chronique en attaque, Olivier Giroud au bout du suspense offre un point qui vaut de l’or pour l’Équipe de France. Nul doute que ce match va servir de référence à Didier Deschamps.

Une première mi temps à l’espagnole 

Le match commence comme une vieille rengaine que les Français connaissent maintenant par cœur. Les Espagnols s’emparent du ballon et font tourner au milieu de terrain, prouvant, comme si cela était encore nécessaire, leur maîtrise technique et leur science du placement. Sans être dangereux, les Espagnols tentent de trouver les décalages. Du côté français, les rares ballons récupérés sont perdus avec cette envie systématique de jouer long sur Karim Benzema ou Franck Ribery. On se dit alors que le scénario se répète inlassablement et que le match risque d’être long pour la défense française. Pourtant elle tient le coup et dégage même une certaine solidité à l’image d’un Laurent Koscielny très agressif. La première grosse alerte vient du côté gauche espagnol à la 13e minute, Andrès Iniesta puis Jordi Alba malmènent Mathieu Debuchy. Finalement le centre du barcelonnais est repoussé par la défense française. Au bout de 15min de jeu la France n’a pas vu le jour et la possession de balle est à 75% espagnole.

A la 25ème minute le stade jusqu’à lors spectateur de la démonstration collective de la roja peut exulter pleinement. Sur un corner de Xavi Hernandez déposé sur la tête de Sergio Ramos, Hugo Lloris est dans un premier temps sauvé par son poteau, Pedro n’a plus qu’à centrer pour Sergio Ramos laissé seul au centre qui fusille le portier français à bout portant.

Premières réactions françaises

Il faut attendre la 33e minute pour voir une action française. Franck Ribery, suite à une longue passe de Hugo Lloris, trouve Karim Benzema en profondeur. La frappe croisée du madrilène est repoussée en corner par la main ferme de Iker Casillas. Le premier fait de jeu intervient à la 38e minute. La France obtient un coup franc excentré superbement tiré par Yohan Cabaye qui trouve la tête de Karim Benzema. Ce dernier dévie pour Jérémy Menez esseulé au second poteau qui n’a plus qu’à pousser la balle au fond des filets. La joie du parisien est de courte durée puisque l’arbitre de touche lève son drapeau pour signaler un hors jeu inexistant.

Le « show » d’Hugo Lloris

La France est doublement punie puisque 2 minutes après, suite à une nouvelle percée côté gauche, Laurent Koscielny fauche Jordi Alba qui obtient un penalty. On se dit une nouvelle fois que l’histoire se répète inlassablement. Dans les deux derniers matchs joués contre la roja, l’Équipe de France a toujours concédé un penalty. Sauf que cette fois, Hugo Lloris s’étend superbement sur le tire de Cesc Fabregas pourtant puissant et bien placé à la droite du gardien. Avant la mi-temps Hugo Lloris décrié récemment ne rate pas l’occasion de démontrer toute sa classe sur un double arrêt: Pedro Rodriguez et Cesc Fabregas butent sur le portier français.

A la pause, l’équipe de France peut se féliciter de n’avoir qu’un but de retard grâce à une défense solide et surtout grâce à un grand gardien. Nul doute aussi que le but injustement refusé à Jérémy Menez a permis à Didier Deschamps de rebooster son équipe à la mi-temps.

La métamorphose française

Didier Deschamps a certainement dû trouver les mots justes à la mi-temps, car l’équipe de France revient avec une envie décuplée et plus d’agressivité, à l’image de Blaise Matuidi qui s’arrache sur tous les ballons. En découle une série d’occasions. Frank Ribery à la 57e minute  décoche un énorme tir qui frôle la lucarne espagnole. Les joueurs de Vicente Del Bosque pas habitués à subir le jeu, déjouent complètement dans cette deuxième période et perdent même des ballons faciles sous la pression du milieu de terrain français. Les joueurs de la roja montrent même une certaine fébrilité derrière. On se dit alors que l’exploit est envisageable. Mais le mal français dans la finition est persistant et malgré des occasions nettes les Bleus ne trouvent pas le chemin des filets de Iker Casillas. A la 64e minute, Karim Benzema doit même se sentir maudit quand, à la suite d’un remarquable centre de Franck Ribery la balle lui arrive dans les pieds, le français n’a plus qu’a ouvrir son pied pour égaliser mais il manque le cadre.

Olivier Giroud au bout du suspense

L’Espagne a beau plier, elle ne rompt pas, et lorsqu’elle arrive à se procurer un corner à la 92e minute on se dit que la France à une nouvelle fois laissé passer sa chance et que l’arbitre va siffler la fin du match. C’était sans compter sur Patrice Evra qui récupère le ballon et transmet à Moussa Sissoko qui sert ensuite Franck Ribery dans la profondeur. Le munichois centre une dernière fois sur Olivier Giroud entré un jeu à la place de Karim Benzema, l’ancien montpelliérain croise sa tête et crucifie Iker Casillas sur sa ligne. Les français exultent et il y a de quoi! Cette égalisation dans les dernières minutes récompense une seconde période riche en occasion.

A voir la joie des français et les sourires à la fin de la rencontre on se dit que ce match là peut avoir une réelle incidence positive sur le collectif français. Ce match nul obtenu en Espagne vaut une victoire, tant les Français ont réussi à malmener les champions du monde en titre sur leur terrain. Depuis bien longtemps on peut aussi avouer avoir hâte de revoir l’équipe de France sur le terrain.

Blaise Matuidi sans doute l’homme du match résume : « Tout le monde nous voyait perdant et on a montré qu’on pouvait compter sur nous. Il y a de la qualité dans cette équipe. Le chemin est long, les Espagnols seront là jusqu’au bout mais c’est le plus beau match de ma carrière ».

Le prochain match aura lieu le 22 mars au Stade de France contre la Géorgie.

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