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Et si S&P dégradait le risque-pays du système bancaire français?

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Il y a un an jour pour jour déjà, l’agence de notation Standard & Poor’s dégradait d’un cran – de 1 à 2 sur 10, « 1 » représentant le risque le plus faible – le Banking Industry Country Risk Assessment (BICRA) de la France, c’est-à-dire son évaluation des risques économique et industriel du système bancaire français.

La France demeure dans le peloton de tête

En octobre 2011, les caractéristiques « domestiques » des banques françaises restaient donc parmi les plus solides du monde.

Seuls pays mieux notés, le Canada et la Suisse, seuls dans le groupe 1. Dans le groupe 2, la France est en bonne compagnie avec, par exemple, l’Allemagne, la Belgique, la Suède ou le Liechtenstein. Pas d’États-Unis, ni de Royaume-Uni… tous deux pensionnaires du groupe 3.

À titre de comparaison : Brésil, Afrique du Sud, Qatar et Italie sont dans le groupe 4, Chine, Émirats arabes unis et Espagne dans le groupe 5, Islande et Russie dans le groupe 7, Tunisie dans le groupe 8, Mongolie et Papouasie Nouvelle Guinée dans le groupe 9… tous devant la Biélorussie et la Grèce qui ferment la marche dans le groupe 10.

Le BICRA ne tient pas compte des activités internationales des banques

Le BICRA évalue exclusivement le risque domestique, il ne prend pas en compte les activités internationales des banques, évaluées individuellement, banque par banque, et de leur exposition aux pays dont les finances publiques sont sous pression.

Les faiblesses identifiées par S&P en octobre 2011

Parmi les faiblesses relatives ou points de surveillance du système bancaire français, Standard & Poor’s, en octobre 2011, avait noté le niveau élevé de la dette publique – niveau élevé et surtout croissant – qui pénalise l’économie, une perte de compétitivité externe et des prix de l’immobilier surévalués.

Au-delà, pour l’industrie bancaire, S&P avait relevé le risque de « persistance de tensions sur les marchés européens de la dette qui affecteraient l’appréciation du risque de refinancement pour les banques françaises ».

Dans son évaluation de cette année, et pour décider d’une éventuelle dégradation, S&P prendra évidemment en considération l’évolution de la conjoncture économique, les premières mesures mises en œuvre ou annoncées par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault – et en particulier, les évolutions de la pression fiscale.

Une dégradation du BICRA de la France pourrait entrainer un renchérissement du coût du crédit – dans une certaine mesure – a fortiori s’il se révélait annonciateur d’une dégradation de certains établissement français voire de la note souveraine de la France.

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