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Jérôme Cahuzac, Gilles Carrez, Christian Eckert: ils font le budget…

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Oubliez un instant, les occupants de l’Élysée, de Matignon et de Bercy, François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici. Ils ne peuvent pas être partout… 

Et lorsqu’il s’agira de débattre en séance nocturne à l’Assemblée nationale d’un obscur amendement, il ne serait pas étonnant que trois hommes se trouvent face à face : le ministre du Budget, le président de la commission des finances et le rapporteur général du budget.

Jérôme Cahuzac, de la chirurgie au ministère du Budget

Fils d’anciens résistants de gauche, né en 1952, Jérôme Cahuzac, chirurgien de formation, commence sa carrière professionnelle au sein de l’hôpital public. Militant socialiste – rocardien – depuis 1977, il intègre en 1988 le cabinet du ministre de la Santé de Michel Rocard, Claude Evin. En poste jusqu’en 1991, il est notamment chargé de l’élaboration de la célèbre loi Evin encadrant la publicité sur l’alcool et le tabac.

Après un retour à la chirurgie – esthétique -, il choisit en 1997 le Lot-et-Garonne pour se lancer en politique élective : il devient député. Battu en 2002, il est réélu en 2007. Remarqué, dès son premier mandat pour son expertise des questions budgétaires, il est nommé en 2008 porte-parole du groupe socialiste sur les questions financières, et, à ce titre, premier pourfendeur du gouvernement Fillon sur les affaires fiscales. Après la nomination de Didier Migaud au poste de premier président de la Cour des Comptes – par Nicolas Sarkozy -, il lui succède à la tête de la commission des finances.

Chargé des questions budgétaires dans l’équipe de la campagne présidentielle de François Hollande, il est nommé ministre délégué au Budget dans les gouvernements de Jean-Marc Ayrault, avant et après les législatives de juin 2012.

Pour son baptême du feu budgétaire, il est chargé de rédiger le budget le plus restrictif de l’histoire récente.

Gilles Carrez, un des meilleurs connaisseurs du budget de l’État

Il aurait sans doute pu être ministre du Budget au cours du dernier quinquennat, mais il se dit que Nicolas Sarkozy le jugeait bien trop précieux à son poste de rapporteur général du budget. Et puis, Gilles Carrez est un parlementaire dans l’âme, à la fois législateur, contrôleur et soutien – selon les circonstances – des actions de l’exécutif.

Né le 29 août 1948, diplômé d’HEC et ancien élève de l’Ena – promotion Guernica en 1976 -, le maire UMP du Perreux, dans le Val-de-Marne, est député depuis 1993. Dès son premier mandat, il rejoint la cohorte des députés dont un texte de loi porte leur nom : la « loi Carrez » sur la protection des acquéreurs dans l’achat de lots de copropriété. Mais c’est dans le contrôle budgétaire, au sein de la commission des finances, qu’il va définitivement sortir du lot.

Réélu régulièrement depuis 1993, il devient rapporteur général du budget en 2002 et reste en poste pendant dix ans. L’attribution de la présidence de la commission des finances à l’opposition à partir de juin 2007 a fait de lui la figure de proue de la majorité d’alors sur les questions de finances et de budget.

Avec l’alternance de mai et juin 2012, il accède naturellement à la présidence de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire. Celui qui a été élu meilleur parlementaire de l’année 2011 se retrouve en première ligne dans l’opposition à François Hollande et Jean-Marc Ayrault.

Christian Eckert, un socialiste lorrain qui sait compter

Professeur agrégé de mathématiques, Christian Eckert, né le 8 février 1956, est élu député de Meurthe-et-Moselle depuis 2007. En juin 2012, il accède aux fonctions clés de rapporteur général du budget.

Son rôle : présenter aux députés les lois de finances et assurer la liaison entre le gouvernement et l’Assemblée, en expliquant les dispositions de ces lois, en proposant des améliorations et en facilitant la discussion et le vote. L’attribution de la présidence de la commission des finances à un élu de l’opposition depuis juin 2007 renforce le rôle du rapporteur général du budget comme pièce maitresse de l’action de la majorité en soutien du gouvernement tout au long de la procédure budgétaire. À ce titre, le rapporteur général du budget est énormément sollicité par les différents lobbys souhaitant obtenir des modifications, à leur avantage, des dispositions budgétaires.

Il n’aura fallu que quelques mois à Christian Eckert pour se faire connaître. À l’occasion de la discussion budgétaire 2013, il n’hésite pas à prendre à bras le corps quelques-uns des dossiers qui lui sont chers – comme les revendications des « pigeons » ou la question de la fiscalité des œuvres d’art – et à donner quelques leçons de socialisme pur et dur à ceux qui tendraient à les oublier. Une aubaine pour ce blogueur invétéré.

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