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La vision trouble d’Adel Abdessemed sur le monde s’expose à Beaubourg

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L’art pour exprimer la violence du monde

Né en Algérie au début des années 1970, Adel Abdessemed est aujourd’hui un plasticien star. Dès son apparition sur la scène artistique à la fin des années 1990, l’œuvre de l’artiste est perçue comme un miroir de la société contemporaine. À travers ses installations, dessins, sculptures et vidéos, Adel Abdessemed traduit la violence et les contradictions du monde qui nous entoure. L’artiste a connu les « années de sang » dans son pays, et, dès qu’il le peut, le plasticien de 41 ans rappelle que « l’art était la seule porte de sortie ». Son moteur à lui, « c’est la lutte ».

En s’inspirant de Goya, Grünewald ou encore Géricault, Adel Abdessemed a livré des oeuvres fortes : voiture carbonisée réalisée en céramique, fil de fer barbelé, avions tressés… Autant d’images puissantes que nous retrouvons dans l’exposition Je suis innocent, actuellement au Centre George Pompidou.

Le « coup de boule » de Zidane immortalisé sur la Piazza de Beaubourg

Dans le cadre de cette exposition, une statue de cinq mètres, intitulée Coup de tête, avait été installée mardi 25 septembre sur le parvis du Centre Pompidou à Paris. L’œuvre en bronze immortalise l’une des images les plus marquantes du football : le coup de tête de Zinédine Zidane porté sur le torse du joueur italien Marco Materazzi. Un acte qui avait valu un carton rouge au célèbre numéro 10 lors de la Coupe du Monde de 2006, et qui avait marqué la fin de sa carrière.

« J’ai reçu la violence du geste de Zidane depuis l’écran en plein visage. J’ai voulu montrer le côté sombre du héros, le goût du destin inéluctable et l’immédiateté retentissante d’un geste », a déclaré l’artiste Adel Abdessemed au journal Le Figaro

 

« Cette statue s’oppose à la tradition qui consiste à faire des statues en l’honneur de certaines victoires. Elle est une ode à la défaite », explique Philippe Alain Michaud, le commissaire de l’exposition. Une version plus petite du fameux « coup de boule » avait déjà été présentée par la galerie new-yorkaise David Zwirner.

« L’œuvre d’Adel est souvent à double tiroir, souligne Philippe Alain Michaud. Bien qu’elle reprenne un événement populaire connu de tous et immédiatement identifié, elle est aussi une allusion à la tradition réaliste et aux fresques de Masaccio. Le regard de Zidane vers le sol nous rappelle celui d’Adam, chassé du paradis ».  

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