Site icon La Revue Internationale

L’Afep, l’un des lobbies économiques les plus puissants de France

[image:1,l]

L’Association française des entreprises privées demandait au gouvernement, ce dimanche 28 octobre, de baisser le coût du travail. Ce à quoi Pierre Moscovoci a répondu sur Europe 1 : « Je pense pour ma part que nous allons d’abord agir sur ce qui n’est pas le coût du travail », mais « nous allons aussi agir sur le coût du travail, mais pas comme le demande l’Afep, par une augmentation de la CSG ou de la TVA de manière massive parce que nous pensons au pouvoir d’achat », a expliqué le ministre de l‘Économie et des finances.

Une réponse qui ne risque pas de satisfaire les PDG signataires de la tribune, dont certains déjeunaient ce lundi 29 octobre midi avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

Qui sont-ils ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’Afep a été fondée en décembre 1982 par Ambroise Roux et Dominique Strauss-Kahn après l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir. Il s’agissait alors de réunir les patrons du CAC 40 et des grandes sociétés françaises pour former un lobby économique puissant capable d’avoir une influence sur les décisions gouvernementales.  

L’Afep a eu pour présidents, entre autres, Bertrand Collomb (Lafarge), Jean-Martin Folz (PSA), Maurice Lévy (Publicis Groupe) et depuis juin 2012, Pierre Pringuet (Pernod Ricard) ; des PDG qui souhaitent apporter leur expertise et défendre leurs intérêts.

Leur sensibilité ?

Jusqu’alors, les présidents de l’association avaient plutôt tendance à aller directement discuter à Bercy ou à l’Élysée, mais il semblerait que, cette fois-ci, les différentes rencontres avec François Hollande n’aient pas suffi.

Cet appel est donc d’autant plus surprenant que certains d’entre eux n’ont jamais caché leur sensibilité politique. L’actuel président Pierre Pringuet a été conseiller technique au cabinet de Michel Rocard de 1981 à 1985.

Grande discrétion

Si l’association compte parmi ses adhérants de grandes sociétés comme Total, Bolloré, LVMH ou L’Oréal, si elle représente 1100 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 4,8 millions d’emplois, elle a toujours cultivé une certaine discrétion.

C’est Bernard Collomb qui a fait connaître l’Afep en 2001, en soutenant le rapport Bouton et Viennot qui émettait des recommandations en matière de gouvernance d’entreprise, afin d’assurer une meilleure transparence des informations financières. Depuis, la plupart des entreprises cotées en font partie à l’exception de Danone, Essilor et EDF. Si, ni ses statuts ni la composition de son conseil d’administration ne sont publics, selon certaines sources, la cotisation annuelle s’élèverait à 50 000 euros.

Quitter la version mobile