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Lance Armstrong: les retombées financières de sa chute

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« La plus grave crise de l’histoire du cyclisme »

L’Union cycliste internationale (UCI) a accepté les sanctions de l’Agence antidopage américaine (Usada), qui a annulé l’ensemble des résultats du coureur américain depuis le 1er août 1998, dont ses sept victoires sur le Tour de France entre 1999 et 2005.

« Armstrong n’a pas sa place dans le cyclisme », a déclaré Pat McQuaid, le président de l’UCI, lors d’une conférence de presse à Genève, lundi 22 octobre. « Nous sommes allés trop loin dans la lutte antidopage pour revenir en arrière », a-t-il expliqué avant d’ajouter : « Je dois dire et admettre, qu’en tant que cycliste et étant issue d’une famille de cyclistes, j’ai été écœuré par ce que j’ai lu dans le rapport de l’Usada ». Pour lui, l’affaire Lance Armstrong est « sans aucun doute la plus grave crise à laquelle le cyclisme a dû faire face ».

En plus de la perte de ses sept titres sur la Grande Boucle, Lance Armstrong s’expose désormais à des sérieuses conséquences financières.

Des gains à rembourser

Christian Prud’homme, le directeur du Tour de France, a rappelé que Lance Armstrong devrait « rembourser ses gains » gagnés sur cette période trouble. Une somme s’élevant à « près de 2,950 millions d’euros » selon la Fédération française de cyclisme, qui souhaiterait voir cette somme affectée « au développement du cyclisme chez les plus jeunes et aux actions de prévention contre le dopage ». Le comité exécutif de l’UCI doit se réunir vendredi 26 octobre pour officialiser cette demande de remboursement des gains

La perte des sponsors

Depuis la publication du rapport de l’Usada, Lance Armstrong a été lâché par la majorité de ses sponsors. Nike, Trek, Oakley, Giro, AnheuserBusch, FRS ou encore Honey Stinger… Au total, sept sponsors ont fui le Texan, qui touchait environ 16 millions d’euros chaque année, dont un tiers provenant de la marque américaine Nike. Lance Armstrong ne peut désormais compter que sur quatre sponsors (Subaru, Johnson Health, Michelob Ultra et Century Investments). Selon le magazine américain Forbes, la perte pour l’ex-boss du peloton s’élèverait à 100 millions de dollars, soit l’équivalent de sa fortune actuelle.

Le litige avec la société d’assurance SCA

La société d’assurances SCA Promotions, qui a versé plusieurs millions de dollars de primes à Lance Armstrong après le Tour de France 2004, veut récupérer son argent maintenant que l’Américain a officiellement été déchu de ses titres. « M. Armstrong n’est plus un vainqueur officiel du Tour de France et, par conséquent, il est inapproprié et abusif de sa part de conserver les primes versées par SCA », a déclaré Jeffrey Dorough, un responsable juridique de la société d’assurance.

SCA Promotions a déclaré vouloir récupérer « toutes les sommes qui ont été versées » à Lance Armstrong« Mais le seul chiffre que je peux confirmer, ce sont les 7,5 millions payés en 2006 après arbitrage », a affirmé Jeffrey Dorough. « Le procès est une option possible, nous examinons actuellement la viabilité de ce type d’action », a-t-il ajouté. Au total, ce sont 12 millions de dollars, soit 9,2 millions d’euros que SCA a versé tout au long de la carrière du coureur texan.

Poursuites judiciaires

« Je pense qu’Armstrong est dans une très mauvaise situation, il y a une forte probabilité qu’il soit poursuivi pour quelque chose, comme parjure ou fraude », a indiqué Peter Keane, professeur de droit à la Golden Gate University, en Californie. Dans son rapport, l’Usada a effecticement évoqué « des fausses déclarations sous serment… relevant du parjure », un acte passible de poursuites pénales aux États-Unis.

Lance Armstrong avait à l’époque déclaré sous serment avoir rompu tout lien professionnel avec Michele Ferrari, le médecin impliqué dans de nombreuses affaires de dopage. Le coureur américain risquerait trente ans de prison et 1,5 million de dollars (1,15 million d’euros) d’amende. Et ce n’est pas fini. Le Sunday Times, qui avait été condamné pour diffamation, après avoir accusé Lance Armstrong de dopage en 2004, pourrait également le poursuivre pour récupérer les 750 000 euros dépensés dans l’affaire.

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