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L’AS Monaco à la recherche de la gloire perdue

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L’AS Monaco, c’est sept titres de champion de France et deux finales européennes. En 2004, l’ASM arrive même au sommet de l’Europe lors de la finale de la Ligue des Champions, perdue 3-0 face au FC Porto, après avoir éliminé le grand Real de Madrid et Chelsea en quart et demie finale. Mais, plus récemment, l’histoire de l’AS Monaco s’est écrite en marge de ses exploits passés.

Lors de la saison 2010/2011, le club de la principauté descend en ligue 2, la saison dernière est toute aussi tumultueuse puisque le club reste vingt huit journées dans la zone de relégation. Alors que tout le monde voit déjà le club tombé en National et de fait dans l’oubli, le Prince Albert de Monaco décide de céder « son » club en décembre 2011 à un magnat russe : Dimitry Rybolovlev. Depuis, le club a réussi à éviter la relégation et, cette année, il fait figure de grandissime favori pour la montée dans l’élite. Certains vont même jusqu’à comparer le club du rocher au néo-PSG qataris! En effet, le nouveau président monégasque détient selon le magazine Forbes la 100e fortune mondiale et la 13e fortune de Russie avec pas moins de 9 milliards de dollars

Un président au passé tumultueux 

Le russe Dmitry Rybolovlev, âgé de 45 ans, fait donc figure d’extraterrestre dans le championnat de ligue 2, où le budget moyen d’un club est de 12 millions d’euros. Aujourd’hui, avec un budget de 30 millions d’euros, l’AS Monaco pèse autant qu’un club moyen de Ligue 1! Le géant russe a construit sa fortune, à la suite de l’effondrement du régime communiste, en rachetant à moindre coût une entreprise spécialisée dans la fabrication d’engrais potassique : Uralkali.

Les tumultes du Russe commencent en 1996. L’oligarque est soupçonné d’avoir commandité l’assassinat d’Eugenia Panteleimon, directeur d’une entreprise chimique, dans laquelle Rybolovlev possédait 40% des parts. Après onze mois d’emprisonnement, il est déclaré non-coupable grâce au désistement d’un des témoins principaux. Plus récemment, en 2006, Dimitry Rybolovlev connaît une nouvelle mésaventure. Une de ces principales mines de potassium s’effondre. Le gouvernement russe en profite pour faire pression sur Rybolovlev et le force à vendre son entreprise à un proche de Vladimir Poutine, le but étant de reprendre le contrôle des ressources naturelles. Uralkali sera finalement cédé pour plus de 5 milliards de dollars. 

Et le football, dans tout ça ? C’est donc en décembre dernier que le Prince Albert a cédé « son » club au milliardaire russe qui promet d’investir près de 200 millions d’euros et ambitionne de faire revenir l’AS Monaco au sommet européen. Certaines mauvaises langues vont diront que le but du géant russe serait en fait de dispatcher son argent pour lui éviter un divorce trop coûteux avec son ex-femme… Toujours est-il que Rybolovlev, avant l’achat de l’ASM, avait tenté de racheter le Dynamo Minsk et même Manchester United, qui était en proie à des sérieux problèmes financiers. 

Un mercato qui en dit long sur les ambitions monégasques 

En mai, l’arrivée de Claudio Ranieri confirme bien le nouvel élan que souhaite impulser Rybolovlev à son nouveau club. L’ancien entraîneur des plus grands club italiens – la Juventus, l’AS Roma ou dernièrement de l’Inter de Milan – a pour mission de faire remonter l’AS Monaco en ligue 1 dès sa première année. Pour atteindre cet objectif, c’est la refonte complète de l’effectif qui est choisi. Avec vingt départs et douze arrivées, le club c’est métamorphosé en l’espace d’un été. Notamment avec l’arrivée de River Plate, du jeune prodige argentin Lucas Ocampos pour onze millions d’euros, et, l’hiver dernier, du grand buteur sénégalais Ibrahima Touré.

Plus que dans l’effectif, c’est dans le staff et dans l’administration même du club que le nouveau président veut faire le ménage. Outre un nouvel entraîneur, Ricardo Pecini, ancien de l’AC Milan, prend la place de directeur technique et le Norvégien Nor-Kristian Karlsen est nommé au poste de directeur sportif. Le Norvégien qui soulignait aussi dans les colonnes de l’Équipe vouloir redonner une plus grande place à la formation : « Voilà l‘ADN de Monaco. Attirer des joueurs prestigieux et s’appuyer sur la formation ». Et en effet, il serait de bon goût de ne pas oublier que la grandeur de l’ASM, c’est aussi et surtout construite sur ses jeunes issus de son centre de formation : T. Henry, D. Trezeguet, G. Givet ou encore L. Thuram pour ne citer qu’eux. 

Le plus dur reste à faire 

Si tout le monde s’accorde à faire de Monaco le favori pour la montée en ligue 1, le début de saison des monégasques tend à prouver que la tâche ne sera pas aisée. Emmené par un très bon Ibrahima Touré, meilleur buteur de ligue 2 avec neuf réalisations, l’ASM est en tête après dix journées. Pourtant, les derniers matchs nuls concédés à domicile contre le Gazelec d’Ajaccio (2-2) et face à Châteauroux (0-0) soulignent bien que l’effectif monégasque n’est pas invincible. Le prochain match, vendredi 19 octobre, qui les opposera à leur dauphin du SCO d’Angers sera l’occasion pour les joueurs de l’AS Monaco de démontrer leur domination sur le championnat de ligue 2. Une chose est déjà sûre : les nouvelles ambitions et la nouvelle dimension du club a réussi à faire revenir la ferveur au Stade Louis II. 

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