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Le gouvernement promet des réformes aux «pigeons» entrepreneurs

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Le mouvement de défense des entrepreneurs lancé en début de la première semaine d’octobre sur les réseaux sociaux ne cesse de prendre de l’ampleur. Tant et si bien que le gouvernement se dit prêt à « revenir » sur l’augmentation de l’imposition sur les plus-values de cessions d’entreprises, prévu dans le projet de loi de finances 2013, à l’origine du mouvement de colère des « pigeons ».

Le gouvernement répond aux « pigeons »

Ils sont désormais plus de 42 000 sur Facebook et 6700 sur Twitter. Le mouvement enfle, la colère monte, le gouvernement doit répondre : « S’il y a des mesures qui choquent ou sont de nature à dissuader l’investissement de ces jeunes entreprises innovantes, il faudra y revenir », a déclaré sur France Inter le ministre de l’Économie Pierre Moscovici« Quand des mesures sont mal calibrées, il faut qu’il soit possible d’avoir un dialogue et éventuellement une correction. »

« Aujourd’hui, le taux maximum, c’est 58%, et avec les discussions que nous allons avoir, nous allons ajuster pour faire en sorte qu’il n’y ait pas quelque chose de très pénalisant pour la création d’entreprise et l’innovation » a, de son côté, assuré la ministre déléguée à l’Économie numérique, à l’innovation et aux PME Fleur Pellerin, jeudi 4 octobre au micro de RMC.

Des entrepreneurs reçus à Bercy

Car c’est bien le projet  de taxer à 63% la plus-value lors de la vente d’une entreprise qui a lancé la colère des entrepreneurs. L’objectif du gouvernement étant d’aligner cette taxation sur le barème de l’impôt sur le revenu.

Mais Bercy ne veut pas faire la sourde oreille et donner l’impression d’une politique assassine pour la création d’entreprise. Une délégation d’organisations professionnelles, d’entrepreneurs et d’associatifs sera donc reçue pour en discuter à 16 heures jeudi 4 octobre à Bercy.

La droite cherche à profiter de la grogne des entrepreneurs

La veille, l’ancien Premier ministre François Fillon épousait la cause du mouvement en critiquant « des mesures complètement folles, par exemple la taxe à 60% sur les cessions d’entreprises ».

L’UMP, par la voix de son secrétaire général adjoint, Hervé Novelli, a appuyé la critique : « Les quatre premiers mois du gouvernement sont anti-entrepreneuriaux, anti-activité, anticroissance. Nombre de membres du bureau politique nous ont fait remonter la véritable fronde, la révolte ou parfois le découragement qui saisissent l’ensemble des entrepreneurs de ce pays, de l’auto-entrepreneur à l’entrepreneur de la start-up », a-t-il déclaré à la presse.

« Inutile de vous dire que l’UMP sera bien sûr aux côtés des entrepreneurs de ce pays. Nous avons toujours pensé que la compétitivité était la clé de la croissance française, de la prospérité à retrouver, de l’emploi à conserver ou à améliorer (…). Nous verrons dans les jours qui viennent comment accompagner ce mouvement, parce que c’est un mouvement de bon sens. On ne peut pas penser que la croissance française pourra se passer des entrepreneurs de ce pays », a-t-il ajouté.

Les réactions des organisations patronales

À son tour, Laurence Parisot n’a pas hésité à dénoncer un « racisme » anti-entreprise : « L’angoisse des dirigeants d’entreprise est aujourd’hui à son comble. De ma vie, je n’ai observé une telle inquiétude face à l’avenir », a-t-elle déclaré dans une interview à L’Express. « Quand le maire de Toulouse ose utiliser l’expression de « patron voyou« , c’est du racisme », a ajouté la présidente du Medef.

Dans le même temps, la CGPME, la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises, a lancé une pétition en ligne pour demander au gouvernement de « revenir sur ses projets ».

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