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Le pays a besoin de ses actionnaires, ne les décourageons pas!

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Le besoin de risquer pour réussir 

Le capital d’une société, quand il y en a suffisamment, lui permet de se développer en dehors de « pré carré » et donc d’aller vers de nouveaux marchés géographiques ou des produits complémentaires.

Comme l’enfant, l’entreprise apprend en se trompant, il lui faut survivre à ses erreurs pour pouvoir bénéficier de cette expérience et en retirer des forces nouvelles.

Si l’entreprise devait financer ces développements nouveaux, et donc à risques, par de la dette, l’échec pourrait entrainer un défaut de paiement et en conséquence, une situation de crise immédiate. En effet, la dette coûte en intérêt et il faut la rembourser : ce sont les charges financières. Au contraire, le capital injecté en contrepartie d’actions n’engendre aucun coût pour la société. Ainsi, les investissements de diversification ne devraient pas être financés par la dette mais bien par le capital, à l’inverse des investissements de développement productif à visibilité forte.

Les PME françaises souffrent pour beaucoup d’une sous-capitalisation chronique, ce qui peut expliquer leur manque de développement. D’autre part, au rythme actuel des évolutions des marchés, la constitution de capital par le moyen unique de la rétention des résultats est illusoire.

La réponse n’est pas chez les banques, même « publique et d’investissement » mais dans la culture de l’actionnariat.

La croissance pour exister

Le Pays a besoin d’ETI ! Antienne ancienne de nos gouvernants et à juste titre. Pour constituer des ETI, il faut de bons produits adaptés aux marchés, mais aussi un rythme de croissance élevé. Un levier essentiel de cette croissance passe par l’acquisition de sociétés concurrentes ou complémentaires.

Le risque de ces opérations n’est pas nul, il faut donc les financer pour partie en capital (cf. Supra). Mais si, pour constituer une ETI, il faut procéder à l’acquisition de sociétés plus petites, cela implique que ces entreprises seront rachetées ou fusionnées dans une dynamique positive. Ne doit-on pas encourager les entrepreneurs-managers cédants à considérer ces opérations comme « utiles » ? Et donc ne pas décourager la valorisation intelligente du capital qui y est investi ? Le calendrier sera alors celui de l’économie des sociétés et pas celui d’une réflexion patrimoniale et fiscale. La détention longue n’est pas meilleure ou moins bonne, ce qui compte c’est la détention intelligente et sa fluidité.

La création pour donner sa chance aux projets du futur

Les entrepreneurs ne sont pas tous assez riches pour financer la création de leur entreprise et encore moins sa croissance. L’investissement dans l’innovation technologique, dans la création, etc. suppose des moyens financiers qui peuvent se compter en millions. Ce ne sont pas les entrepreneurs personnes physiques qui, seuls, peuvent financer ces développements, ils font donc appel à des actionnaires, plus tard à la Bourse ; mais il faut que cela reste attractif pour ceux qui prennent le risque de financer ces entreprises sans aucune garantie de succès. Pour cela, il faut pouvoir vendre ses actions, et ce, au moment où la société franchit une nouvelle étape et a besoin de partenaires nouveaux, c’est le cycle de croissance qui détermine la durée de détention, pas la fiscalité. Quatre fondateurs au troisième tour de financement détiennent encore 36% du capital d’une société dynamique et innovante, soit 9% chacun, sont-ils moins entrepreneurs ? Doit-on, les taxer comme rentiers ? Et les actionnaires qui les ont accompagnés, encouragés, avec leurs économies ayant déjà payé l’impôt doivent-ils être punis d’investir dans l’avenir plutôt que dans la pierre, les œuvres d’art ?

Messieurs, vous ne les aimez pas, mais le pays a besoin de ses actionnaires. Ne les découragez pas ; sans eux pas de nouvelles entreprises, pas d’ETI, pas de dynamique locale. Aimons-les, protégeons-les, aidons-les à redonner du dynamisme et de l’espoir à nos jeunes générations.

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