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Les Cubains sont-ils vraiment libres de voyager?

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Les Cubains seraient-ils véritablement libres de circuler dans le monde ? C’est en tout cas ce que veut faire croire le gouvernement communiste de l’île.

Nouvelle législation migratoire

À compter du 14 janvier prochain, et selon une déclaration des autorités cubaines, les Cubains n’auront désormais plus besoin que de leur passeport pour sortir de l’île.

Auparavant, ces derniers devaient montrer patte blanche en se procurant une lettre d’invitation de l’étranger et en se faisant délivrer un permis de sortie, couramment appelé « carte blanche ».

De plus, les Cubains seront autorisés à quitter le pays pour une durée maximum de 24 mois, contrairement à 11 mois auparavant.

Scepticisme chez les Cubains

Pourtant, les choses ne sont pas si simples. Et, si le gouvernement cubain semble faire une tentative de libéralisation, les Cubains restent sceptiques.

Et pour cause, s’il était difficile, pour les habitants de l’île, de quitter leur pays pour une durée déterminée, les contraintes ne venaient pas uniquement du gouvernement et de la législation migratoire en vigueur mais également du niveau de vie cubain qui empêche n’importe quel citoyen moyen d’imaginer voyager.

Impossible pour un Cubain d’acheter un billet d’avion

Alors que le salaire moyen d’un citoyen cubain est d’environ 10 dollars, il sera toujours impossible pour le peuple cubain d’imaginer l’achat d’un passeport, d’un visa ou encore plus d’un billet d’avion.

Dans le New York Times, mardi 16 octobre, Laydis, un Cubain de 30 ans, déclare : « C’est très bien. […] Mais quel pays intéressant va me donner un visa ? »

Maricel, 44 ans, qui bénéficie d’un passeport espagnol, interrogée également par le New York Times déclare : « Bien sûr, je peux y aller, dit-elle. Mais où est ce que je vais trouver l’argent ? »

Pas de voyage pour le « capital humain de la révolution »

L’annonce du gouvernement est également troublée par quelques conditions. La nouvelle législation migratoire de l’île ne concernera pas les Cubains qui ont un casier judiciaire ou encore une dette avec l’État. Elle ne concernera pas non plus certaines personnes, non définies, en fonction de « raisons de défense et de sécurité nationale », selon les termes de la nouvelle législation.

En effet, pour Cuba, le plus grand risque dans cette nouvelle législation est de voir sa population fuir le pays. Pour éviter cette conséquence, Cuba pourra toujours interdire à certaines professions, tels que les ingénieurs, médecins ou encore sportifs de haut niveau, de quitter le territoire et ce afin de « préserver le capital humain de la révolution. »

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