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Les dons de sang par des homosexuels: dangereux ou pas?

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Les hommes homosexuels pourront-ils bientôt donner leur sang ? C’est en tout cas ce que souhaite la ministre de la Santé Marisol Touraine. À l’occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang, elle avait déclaré : « On peut et on doit revoir cette politique (…). La sécurité doit être assurée, il n’est pas question de prendre le moindre risque en terme de transfusion, mais le critère ne peut pas être (…) l’inclination sexuelle ».

Or, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié mardi 23 octobre et consacré au don de sang, l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Établissement français du sang (EFS) auraient constaté que les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) seraient à l’origine de la moitié du risque de transmission du VIH par transfusion. Sur les 28 donneurs contaminés par le virus du Sida entre 2008 et 2010, 14 étaient des HSH.

Une meilleure sélection des donneurs

Selon les chercheurs, modifier la mesure, qui exclut les homosexuels du don de sang, pourrait augmenter le risque de transmission du VIH par transfusion. En France, les hommes homosexuels sont exclus du don du sang depuis le début des années 1980 « parce qu’ils ont un risque plus élevé d’être infectés non seulement par le VIH mais aussi par d’autres infections transmissibles par transfusion, telles que l’hépatite B ou la syphilis », expliquent les chercheurs dans leur étude.

« Cette mesure, jugée discriminatoire par certains, fait l’objet de débats publics. De plus, elle n’est pas totalement respectée, car certains hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ne déclarent pas leurs pratiques sexuelles avant le don », ajoutent-ils.

C’est la première fois qu’une étude évalue la part du risque de transmission du VIH par transfusion attribuable aux homosexuels ne respectant pas leur exclusion des dons du sang.

Quels sont les risques ?

« Grâce à l’amélioration constante de la sélection des donneurs de sang, aux progrès réalisés dans la qualification biologique des dons, aux mesures de prévention prises dans la population générale pour prévenir les infections, le risque de transmission du VIH, de l’HTLV, du VHC et du VHB par transfusion est devenu très faible depuis une quinzaine d’années », tentent de rassurer les chercheurs.

Selon eux, permettre aux hommes homosexuels de donner leur sang ferait passer le risque actuel de transmission du VIH de 1 sur 3 500 000 à 1 sur 700 000 dons, soit un risque cinq fois plus élevé. La solution envisagée par les chercheurs serait d’autoriser uniquement les HSH n’ayant eu qu’un seul partenaire dans les 12 derniers mois, à donner leur sang.

Les rédacteurs du BEH se réjouissent tout de même de l’ensemble des résultats : « Ils confirment que la sécurité virale des produits sanguins est aujourd’hui optimale. Ce message doit être diffusé auprès des patients transfusés et des donneurs de sang ».

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