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Les mauvaises nouvelles stressent davantage les femmes

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Les chaînes d’information en continu, la possibilité d’être connecté en permanence à l’actualité grâce à son téléphone ou encore l’accès quotidien à Internet ont un impact certain sur la santé psychologique. Or, selon une étude canadienne effectuée par des chercheurs du l’université de Montréal et du Centre d’études sur le stress humain de l’Hôpital Lafontaine (CESH), les femmes mémoriseraient surtout les informations négatives lorsqu’elles lisent le journal, ce qui les rendrait plus sensibles au stress.

Déroulement de l’expérience

Les chercheurs canadiens ont proposé à soixante participants, autant d’hommes que de femmes, de lire la presse. Les 30 femmes et 30 hommes, âgés de 18 et 35 ans, n’avaient aucun problème physique ou psychologique avant de participer à cette étude.

Les volontaires ont été divisés en quatre groupes : deux groupes, l’un de femmes, l’autre d’hommes ont lu des articles dont les informations avaient une portée négative. Les deux autres groupes, avec les femmes d’un côté et les hommes de l’autre, ont lu des nouvelles neutres.

Ensuite les chercheurs ont calculé tous le taux de cortisol, l’hormone du stress, présent dans la salive des participants, pendant qu’ils lisaient mais aussi après les avoir été soumis à un exercice de calcul et de mémoire dans des conditions stressantes.

Un taux de cortisol plus élevé

Après comparaison des prélèvements, le taux de cortisol est resté le même chez les hommes et  les femmes ayant lu des informations neutres, de même que chez les hommes ayant lu de mauvaises nouvelles. En revanche, les femmes confrontées aux informations à portée négative ont présenté un taux de cortisol bien plus élevé que les autres. 

« Même si la lecture seule des articles n’augmentait pas dans l’immédiat leur niveau de cortisol, la plus grande vulnérabilité des femmes se manifestait physiologiquement après coup, lors de ces activités stressantes », explique ainsi Marie-France Marin, co-auteure de l’étude.

Les femmes plus marquées par le souvenir d’événements négatifs

Le lendemain de l’expérience, les chercheurs ont communiqué par téléphone avec les 60 participants et ils leur ont demandé de remémorer le plus de détails possible des nouvelles de la veille.

« Quand notre cerveau perçoit une situation comme menaçante, notre corps se met à produire des hormones de stress qui envahissent le cerveau et peuvent avoir un impact sur nos souvenirs d’événements stressants ou négatifs », explique Sonia Lupien, directrice du Centre d’études sur le stress humain. Les femmes étaient, en effet, plus à même de restituer précisément ce qu’elles avaient lu que les hommes.

Si ce comportement n’est pas encore expliqué par les scientifiques, quelques leçons peuvent malgré tout être tirées de cette expérience : « Par exemple, si vous savez qu’une journée particulièrement stressante est en vue, vous pouvez limiter votre exposition aux événements négatifs autour de vous », conseille ainsi Marie-France Marin

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