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Loi de finances 2013: l’État dépensera toujours plus

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Le président de la République est venu lui même nous l’expliquer à la télévision.

La France doit réduire son déficit afin de le ramener à 3 % du PIB dès l’an prochain, 2013. Il a estimé l’effort nécessaire à 30 milliards d’euros et précisé que cet effort serait « justement réparti » entre une augmentation de la fiscalité des particuliers pour 10 milliards, une augmentation de la fiscalité des entreprises pour 10 milliards et des économies de l’État pour 10 milliards. Voici que paraît le projet de loi de finance pour 2013.

C’est un document imposant et d’une approche (volontairement ?) compliquée. Pourtant, un tableau situé à la page 23 synthétise l’ensemble des données en les comparant à celles de 2012. Qu’apprenons nous en regardant ce tableau ?

L’intégralité de la réduction du déficit sera supportée par l’augmentation de la pression fiscale

Qu’en euros constant (c’est à dire en tenant compte de l’inflation), l’État aura dépensé 368,6 milliards d’euros en 2012 et qu’il dépensera 374,5 milliards en 2013. Soit une progression des dépenses de 5,9 milliards d’euros ! (nous sommes loin des 10 milliards d’économie…)

Que les recettes fiscales nettes passeront de 270,3 milliards à 299,3 milliards, soit une augmentation de 29 milliards d’euros ! (et non de 20 milliards comme annoncé)

Que le déficit se réduira de 23,4 milliards (et non de 30 milliards comme annoncé).

Notre pays se désindustrialise, nos créateurs s’expatrient, notre classe moyenne s’appauvrit

Autrement dit, l‘État non seulement ne fera aucune économie mais augmentera ses dépenses et l’intégralité de la réduction du déficit sera supportée par l’augmentation de la pression fiscale. Pire, une partie de cette dernière ne servira pas à réduire le déficit mais à financer l’augmentation des dépenses de l’État.

Ainsi donc, en plus de devoir constater que notre Président a menti, nous nous trouvons en face de ce paradoxe qui veut que face à un déficit de l’État, ce dernier ne prenne aucune décision visant à réduire ses dépenses et se repose intégralement sur la fiscalité pour en assumer la réduction.

Au moment où nos voisins et concurrents proches diminuent l’imposition (la Suède vient de diminuer son impôt sur les sociétés et de baisser l’impôt sur les retraités), alors que la France est déjà le pays du monde où la part de prélèvements obligatoires est la plus élevée du monde, une telle attitude est suicidaire.

Rappelons que l’État, par définition, ne crée aucune richesse et ne vit que sur la part des richesses créées par le secteur privé qu’il prélève. Plus il en prélève et moins il s’en réinvestit. Moins il s’en réinvestit, moins il y a de richesses créées. Ainsi s’instaure ce cercle vicieux dans lequel nous baignons depuis trop longtemps et qui prend maintenant des proportions gravissimes. Notre pays se désindustrialise, nos créateurs et nos forces vives s’expatrient, nos entreprises et notre classe moyenne s’appauvrissent.

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