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Mitt Romney accuse Barack Obama de passivité au Moyen-Orient

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Plus de 50 millions de téléspectateurs et 90 minutes pour tenter de convaincre, d’inverser une tendance bien compromise à seulement 34 jours de l’élection : c’est la mission de plus en plus impossible à laquelle sera confronté Mitt Romney, le candidat républicain, mercredi 3 octobre à Denver, dans l’État-clé du Colorado.

Une mission d’autant plus compromise que les débats entre candidats ont rarement été déterminants au cours des campagnes présidentielles américaines. Deux candidats sont incontestablement parvenus à inverser la tendance sur un duel télévisé : JFK en 1960 face à un Richard Nixon, tout en sueur et, la dernière fois, Ronald Reagan, en 1980…

Mitt Romney rêve de Ronald Reagan

Que Mitt Romney se prenne pour Ronald Reagan, il n’y a rien de très nouveau. Mais, s’il y a des points communs entre cette élection et celle d’il y a trente deux ans, c’est plutôt entre les deux sortants qu’il faut les chercher, entre Barack Obama et Jimmy Carter… Comme son prédécesseur démocrate, Barack Obama a quelque peu déçu au cours de son mandat, la situation économique et sociale est dégradée et le contexte international offre bien des incertitudes…  

Pur sa part, Mitt Romney n’a  ni le charisme, ni le sourire façon « Metro Goldwin Mayer » de Ronald Reagan…  ni même ses spin-doctors et son agenda idéologique. En 1980, l’ancien gouverneur de Californie avait crucifié son adversaire de débat en s’adressant directement aux Américains et, comme dans ses films de cow-boy, il leur avait lancé : « Quand vous voterez, ce serait bien que vous vous posiez la question : votre situation s’est-elle améliorée ces quatre dernières années ? Est-ce plus facile qu’il y a quatre ans d’acheter dans les magasins ? Y a-t-il plus ou moins de chômage qu’il y a quatre ans ? L’Amérique est-elle davantage respectée dans le monde qu’il y a quatre ans, pensez-vous que notre sécurité est garantie, que nous sommes plus forts qu’il y a quatre ans ? »

Mais Mitt Romney n’est pas Ronald Reagan

Mais, déjà, le pari de Mitt Romney est mal engagé. Sans attendre le débat, les Américains, dans un sondage pour Gallup, lui ont répondu, le privant de ce dont il comptait bien faire un argument de poids en cette fin de campagne : la situation économique et sociale… 43% des sondés estiment que leur situation est meilleure aujourd’hui qu’il y a 4 ans – et seulement 33% pensent l’inverse. Voilà Mitt Romney bien dépourvu…

Qu’est-ce qui fait une victoire à la présidentielle ? « It’s the economy, stupid ! » – « C’est l’économie, imbécile ! » – selon la jurisprudence James Carville – du nom d’un conseiller du candidat Bill Clinton en 1992.

Dépourvu, Mitt Romney s’essaie pourtant, désormais, à l’argumentaire de politique étrangère… et reprend, ni plus ni moins, l’argumentaire reaganien sur l’influence des Etats-Unis dans le monde.

Une élection ne se gagne pas sur la politique étrangère

Le candidat du parti républicain, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, affirme que les États-Unis semblent « être à la merci des événements plutôt qu’en train de les forger ».

La thématique est a priori plus favorable à Barack Obama, président sortant qui a fait ses preuves en matière diplomatique en gérant notamment la fin de la guerre en Irak et en initiant le retrait d’AfghanistanMitt Romney continue d’attaquer le locataire de la Maison Blanche sur le sujet.

Dans cette tribune, Mitt Romney accuse son adversaire notamment de passivité face au « maelstrom » qui agite le Moyen-Orient. « Notre pays semble être à la merci des événements plutôt qu’en train de les forger. Et c’est dangereux. Si le Moyen-Orient s’enfonce dans le chaos, si l’Iran se dirige vers le nucléaire, ou si la sécurité d’Israël est atteinte, l’Amérique pourrait être entraînée dans le maelstrom », affirme le candidat du parti républicain.

« Quand nous disons qu‘un Iran avec des capacités d’armes nucléaires est inacceptable, tout comme l‘instabilité régionale qui l’accompagnerait, il faut forcer les ayatollahs à nous croire », avertit encore l’ancien gouverneur du Massachusetts, qui veut « restaurer (notre) crédibilité avec l’Iran ».

Le débat sur la politique étrangère n’aura lieu que le 22 octobre en Floride. D’ici là, Barack Obama n’a qu’à veiller à ne pas trébucher

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