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Obama vs Romney… À qui peut profiter l’ouragan Sandy?

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Mère Nature s’invite dans la campagne

Avec tout l’argent, le temps et l’effort que les deux principaux candidats ont dépensé dans cette campagne présidentielle interminable, ils ont oublié de faire pression sur l’électeur qui compte vraiment maintenant : Mère Nature.

L’ouragan Sandy a touché la côte Est, perturbant la campagne, suspendant le vote anticipé et provoquant des pannes d’électricité massives et prolongées.

Après avoir dévasté les Caraïbes, la tempête a secoué l’État crucial de la Floride, avant de se diriger vers le centre névralgique du pays. Le gouvernement a fermé ses portes à Washington, la Bourse ne s’est pas ouverte à New York, et les transports en Nouvelle-Angleterre étaient au point mort.

Surnommé « Frankenstorm » en raison de ses proportions monstrueuses, Sandy intervient à la veille de la fête d’Halloween. Il pourrait également mettre beaucoup de bâtons dans les roues de l’élection présidentielle. Seulement huit jours avant le 6 novembre, un événement météorologique majeur pourrait très bien faire des ravages sur les prédictions concernant le résultat du vote.

Les candidats mettent un frein à la campagne électorale

En milieu de matinée, les experts avaient déjà la voix rauque à force de spéculer sur l’effet que l’ouragan pourrait avoir sur l’élection.

Sans surprise, il y a deux écoles de pensée. La tempête va presque certainement bénéficier au président Barack Obama, comme le disent certains observateurs. D’autres sont tout aussi convaincus que Sandy est une aubaine pour Mitt Romney.

Les deux candidats ont dû mettre les freins. Après avoir annulé plusieurs événements en Virginie dimanche, Romney s’est dirigé vers l’État-clé de l’Ohio, sans lequel il est presque certain de perdre les élections. Il y a pris la parole lundi et a fait une apparition dans l’Iowa. Son colistier, Paul Ryan, devait tenir un meeting en Floride.

Mais ensuite, les deux candidats suspendront leur campagne, considérée comme « hors de propos pour les millions d’Américains qui se trouvent dans la trajectoire de l’ouragan Sandy », comme l’a indiqué le directeur de communication de campagne de Romney, Gitcho Gail.

« Le gouverneur Romney pense que c’est le moment pour la nation et ses dirigeants de se réunir pour se concentrer sur les Américains qui sont en danger », a déclaré Gitcho dans un communiqué publié par l’équipe de campagne du candidat républicain.

Obama prend les commandes

Obama a quitté le sentier de la course présidentielle tout en annulant les événements qui devaient avoir lieu en Floride, en Ohio et au Colorado. Il est rentré à Washington pour superviser les opérations afin de faire face à Sandy et à ses conséquences.

Ceux qui espèrent un second mandat d’Obama insistent sur le fait qu’une réponse rapide de sa part le rendra présidentiable, et rappellera aux électeurs qui est aux commandes.

D’autres soulignent qu’une autre grosse tempête avait entaché la réputation du prédécesseur d’Obama : la réputation de George W. Bush a subi un passage à tabac, son administration ayant été considérée comme trop lente à réagir face à l’ouragan Katrina en 2005.

On reproche toujours aux présidents de ne pas en faire assez, et ceux frappés par la tempête chercheront quelqu’un à blâmer.

L’équipe de campagne de Romney se mobilise

La campagne de Romney fera de son mieux pour contrer la position centrale du Président dans le contrôle de la tempête.

Les membres du personnel de Romney organisent une collecte de denrées pour les victimes de la tempête, en Virginie, et un porte-parole de campagne de Romney a déclaré à Fox News que l’un des bus de la campagne sera mis à disposition en cas de catastrophe sur la côte Est.

Mais les problèmes sont aussi plus concrets, et plus immédiats.

L’ouragan perturbe aussi le vote anticipé

Plusieurs États, dont le Maryland et le District de Columbia, ont suspendu le vote anticipé. Même dans les États où le vote se poursuit, le temps peut rendre plus difficile pour les électeurs – en particulier les personnes âgées –, l’accès aux urnes.

Le vote anticipé est traditionnellement considéré comme bénéficiant surtout aux démocrates, et on voit mal comment des jours de vote anticipé en moins peuvent affecter la course.

Le challenger républicain doit faire attention de ne pas sembler exploiter la tempête à des fins politiques personnelles. Toute tentative de critiquer le Président prématurément pourrait sans aucun doute se retourner contre lui.

Les pannes de courant risquent de court-circuiter la campagne

La possibilité de pannes de courant sera très probablement la cause de « maux de tête » importants pour les deux campagnes. Le matraquage médiatique massif prévu pour les derniers jours avant l’élection n’aura que peu d’effet si les électeurs dans les États-clés ne peuvent pas voir ou entendre les spots de campagne parce que leurs télévisions et leurs radios ne fonctionnent pas.

Les représentants des grandes entreprises d’électricité ont prédit que des régions entières de la côte Est subiront des coupures d’électricité, peut-être pendant plusieurs jours.

Même ceux assez chanceux pour maintenir de l’électricité auront probablement une patience limitée devant les annonces de campagne, alors qu’ils luttent pour savoir à quel point les dégâts sont graves dans leur région, ou essaient d’assurer le sort et la sécurité de leurs proches.

La campagne de Romney a joué de malchance avec les ouragans : [l’ouragan] Isaac a volé la une des journaux et détourné l’attention de la convention nationale républicaine à Tampa en août dernier, et Sandy éclipsera sûrement les manifestations électorales dans les jours qui viennent.

Un gel de la campagne ?

Ainsi, la campagne pourrait être gelée dans ce contexte particulièrement délicat. Les sondages sont tous en place sur la carte des États-Unis, montrant Obama en tête dans certains États, Romney dans d’autres, mais le résultat général est un ex-aequo. Certains observateurs, comme le journaliste Tom Ashbrook, cherchent déjà à savoir ce qui se passerait dans le cas d’une égalité présidentielle

Global Post / Adaptation : Anaïs Lefébure pour JOL Press

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