Une intervention dans les milieux salafistes a été menée samedi 6 octobre par les forces de l’ordre dans plusieurs villes de France. Ce coup de filet antiterroriste a été mené dans le cadre de l’enquête sur le jet d’une grenade contre une épicerie juive de Sarcelles au mois dernier. Onze personnes sont toujours en garde à vue ce lundi 8 octobre.
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Le procureur de Paris, François Molins, a expliqué que le vaste coup de filet antiterroriste mené samedi 6 octobre visait un « réseau, quasiment une cellule » composée de personnes ayant pour certaines d’entre elles le profil de délinquants convertis « à l’islam radical ». Deux jours après l’arrestation de ces onze personnes, dont près de la moitié ont été interpellées à Cannes, les enquêteurs sont à la recherche de projets de nouveaux attentats.
Ces individus connus de la police
Lundi 8 octobre, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls annonçait d’autres arrestations à venir : « Nous savons qu’il y a plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’individus qui sont capables de s’organiser comme le groupe qui vient d’être démantelé », a-t-il déclaré sur RTL. « Il y a un terreau qui est celui de la pauvreté, de l’absence de repères, qui peut conduire à la délinquance, au trafic, mais qui conduit aussi à l’engagement qui est celui de l’islamisme radical. On le retrouve dans un certain nombre de quartiers ».
« Ce groupe, ce réseau, ces individus, étaient connus de la DCRI, suivis. Mais ce sont des individus très mobiles, qui se sentent surveillés (…) et qui utilisent peu leur portable », a-t-il ajouté.
Un antisémitisme véhiculé par Internet
Le ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à parler de « terrorisme intérieur » dans notre pays « en résonance avec ce qui se passe au Sahel ». Selon lui, ces mouvements ont bien pour cible la communauté juive, d’où l’importance de dénoncer « l’antisémitisme, l’antijuif véhiculés par Internet, par la parabole, par un certain nombre de médias qui viennent du monde arabo-musulman et qui (agissent) sur des esprits faibles, l’endoctrinement, le mélange entre islamisme radical et trafic d’armes et de drogue ».
En pleine période des fêtes de Souccot (fête au cours de laquelle les juifs célèbrent l’assistance divine reçue par les enfants d’Israël lors de l’Exode), des mesures de sécurité ont par ailleurs été mises en place devant les lieux de culte fréquentés par la communauté juive, mais aussi près de leurs écoles.
Une opération soutenue par le gouvernement
Ce week-end, Jean-Marc Ayrault s’est félicité de ce coup de filet malgré la mort de Jérémie Louis-Sidney, tué l’arme à la main alors qu’il avait entrepris de tirer au revolver Magnum 357 de calibre 9 mm sur les policiers venus l’interpeller dans son appartement à Strasbourg.
« C’est une opération très sérieuse, d’envergure, qui est lancée déjà depuis plusieurs semaines et qui vise à démanteler des réseaux terroristes », a déclaré le Premier ministre, samedi 6 octobre lors d’un déplacement à Lille.
« Le gouvernement s’intéresse à tout ce qui peut concerner la sécurité des Français et nous ne laissons rien au hasard », a-t-il affirmé le lendemain sur RTL. « Certains pourraient considérer que ce qui s’est passé dans une épicerie de Sarcelles n’est pas si grave, eh bien il ne faut jamais rien laisser passer ».
À l’origine de ce coup de filet, un attentat, le 19 septembre dernier. Une grenade avait été lancée dans une épicerie casher et avait fait un blessé grave.
La communauté juive exprime son soulagement
Après cette opération, la communauté juive a exprimé son soulagement mais aussi son inquiétude : « Le CRIF salue le travail effectué par les services de police dont la détermination a permis de remonter une filière islamiste responsable, entre autres, de l’attentat du 19 septembre dans une épicerie à Sarcelles », a déclaré samedi 6 octobre dans un communiqué Richard Prasquier.
« L’idéologie du radicalisme islamiste est une monstruosité contre l’intelligence et la morale. Nos sociétés doivent l’affronter sans complaisance et sans faiblesse », a-t-il ajouté. Selon lui, « la haine contre les juifs en est un élément intrinsèque de plus en plus banalisé. Aucun progrès ne pourra survenir sans que des barrières strictes n’y soient posées sur le plan national, mais aussi sur le plan international ».
