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Deviner le nom de celui ou celle qui gagnera un Prix Nobel est un art. D’autant que le Comité du Nobel aime bien jouer la surprise. C’est dans le plus grand secret que l’Académie suédoise nomme le lauréat. Afin d’éviter toute fuite, les jurés utilisent des noms de codes pour les auteurs et de fausses couvertures pour les oeuvres. Le processus de sélection n’est d’ailleurs révélé au public que cinquante ans après la remise du prix.
Les noms qui reviennent
Malgré cette grande prudence, des noms reviennent souvent dans les discussions des milieux littéraires de Stockholm. La Canadienne Alice Munro, les Américains Don DeLillo et Philip Roth, ou encore l’écrivain somalien Nuruddin Farah semblent être les favoris. « Je peux seulement supposer et spéculer, c’est amusant et incroyablement palpitant », s’enthousiasme Elisabeth Grate, qui travaille pour une maison d’édition suédoise.
« On ne peut jamais savoir ou deviner comment l’Académie suédoise réfléchit », explique Lina Kalmteg, critique littéraire pour le quotidien Svenska Dagbladet. Cependant, « il ne semble pas qu’ils aient eu beaucoup plus de réflexions sur qui ils vont choisir », a-t-elle indiqué.
Les poètes et les Suédois auraient peu de chance cette année
Etant donné que le poète suédois Tomas Tranströmer a été récompensé l’année dernière, la piste suédoise semble écartée pour le prix Nobel de la Littérature en 2012. « Ce qu’on peut imaginer cette année, est que ce ne sera pas un poète et pas un Suédois, certainement pas un Suédois en tous cas », estime Lina Kalmteg.
Elisabeth Grate penche plutôt pour « un auteur d’Amérique du Nord », un homme, « peut-être comme Don DeLillo ou Philip Roth », déclare-t-elle avant de confier que ce « serait bien, une femme ».
12 femmes au palmarès sur 108 lauréats depuis 1901
Depuis 1901, le Nobel de littérature a été décerné à seulement 12 femmes, sur 108 lauréats. Pour Susanna Romanus, de la maison d’édition Norstedts, « il est toujours temps pour une femme, il y a trop peu de femmes lauréates ».
Les Canadiennes Anne Carson, poète, et Alice Munro, auteure de nouvelles, pourraient bien être récompensées jeudi prochain. L’Égyptienne Nawal el Saadawi, la romancière soudanaise Leila Aboulela et la Française Nina Bouraoui – « bien qu’un peu jeune » pour Bengt Söderhäll, président de la société Stig Dagerman – sont également de sérieuses candidates.
Une femme sera-t-elle récompensée en 2012 pour réequilibrer – un peu- le palmarès ? La piste nord-américaine doit aussi être privilégiée. En effet, aucun écrivain Nord-Américain n’a remporté le Nobel de littérature depuis Toni Morrison en 1993. Réponse jeudi 11 octobre.