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Silvio Berlusconi tire sa révérence et pousse Mario Monti: un leurre?

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Depuis que Mario Monti, à New York la semaine dernière, a laissé entendre qu’il pourrait « se dévouer » et demeurer à la tête du gouvernement italien après les législatives d’avril 2013, il est l’objet de toutes les tentations. Gauche modérée ou droite modérée, démocrates ou Berlusconistes, les deux principaux camps de la vie politique transalpine s’efforcent de convaincre celui-ci qu’il apparaît comme l’incontournable « faiseur de majorité ».

Sans préjuger de ce qu’il adviendra in fine, une chose est sûre : le retrait de Silvio Berlusconi, s’il se confirmait, faciliterait grandement les négociations à venir.

Appel à l’unité à droite

Silvio Berlusconi ne sera pas une quatrième fois président du conseil italien, c’est lui qui l’a dit… sur sa chaîne de télévision à lui ! Son retrait, il l’a présenté comme un sacrifice afin de permettre un vaste rassemblement à droite et au centre : « Lorsque les modérés devront descendre dans l’arène électorale, ils devront tous se rejoindre au sein du centre-droit italien », a-t-il expliqué avant de lancer un énième appel à l’unité des petits partis de cette mouvance – pour la plupart issus de la décomposition de la dernière tentative d’unité berlusconienne.

Il Cavaliere a retrouvé sa jeunesse et mis en garde contre la menace d’un retour de la gauche : « Mon appel s’adresse à la majorité des Italiens qui ne se reconnaissent pas dans la gauche conduite par les syndicats ! »

Silvio Berlusconi fait la cour à Mario Monti

As des retournements d’alliance et d’opinion, Silvio Berlusconi a été jusqu’à lancer un appel à son successeur : « Je n’exclurai pas Mario Monti comme leader du regroupement des modérés », a-t-il affirmé en ajoutant : « Monti a toujours gravité autour de ce camp ».

Mario Monti appartient à la tradition démocrate-chrétienne, la droite italienne avant la perversion berlusconienne.

S’il ne rejette pas l’idée de  rester à la tête du gouvernement, Mario Monti a toutefois répété son refus de faire campagne et de s’engager dans un camp ou dans l’autre. Dans ces circonstances, il est peu probable que l’appel de Berlusconi soit entendu car, au palais Chigi – la résidence du chef du gouvernement -, la stratégie consisterait plutôt à laisser les partis politiques s’étriper pour pouvoir ensuite faire apparaître « Super Mario » comme un recours.

Vers une déroute électorale ?

La réalité est que les forces berlusconistes – et, en particulier, son parti, le Peuple de la Liberté (PDL), dirigé par son « dauphin » politique, Angelino Alfano – semblent promises à une sévère défaite électorale.

Le dernier sondage en date, publié lundi 8 octobre, plaçait le PDL en troisième position avec 14,5% d’intentions de vote, deux points derrière le parti eurosceptique et anti-Monti du blogueur Beppe Grillo, et très loin derrière le parti démocrate de Pierluigi Bersani (28%). La coalition de centre-droit ne recueillerait qu’environ 30% des voix.  À 41 ans, Angelino Alfano a encore le temps d’accéder au pouvoir.

En l’absence de Berlusconi, les forces de droite ont eu au cours des deux dernières décennies bien des difficultés à s’allier et cela pourrait faire le jeu de Mario Monti

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