Site icon La Revue Internationale

Sortie de crise: François Hollande, trop optimiste?

[image:1,l]

Dans un entretien accordé au Monde, François Hollande est apparu serein : « Sur la sortie de la crise de la zone euro, nous en sommes près, tout près. Parce que nous avons pris les bonnes décisions au sommet des 28 et 29 juin et que nous avons le devoir de les appliquer, rapidement », a assuré le Président.

Et d’ajouter : « Le pire, c’est-à-dire la crainte d’un éclatement de la zone euro, oui, est passé. Mais le meilleur n’est pas encore là. À nous de le construire ».

Des propos vivement critiqués à droite

C’est sans surprise que l’opposition s’est insurgée contre les propos du Président : « Entendre François Hollande expliquer qu’on est tout près de la sortie de crise grâce à un traité qu’il a combattu en permanence, avouez que c’est un peu étrange, mais c’est surtout imprudent », a ironisé François Fillon sur Europe 1. « La réalité va finir par s’imposer, elle va revenir, ça sera très brutal ».

Laurent Wauquiez n’a lui aussi pas caché son désaccord : « C’est toujours une erreur de raconter des histoires avant qu’elles ne soient écrites. Je n’ai pas vu dans cette interview de voies précises sur le fait que la tempête de l’euro serait derrière nous », a-t-il lancé sur LCI.

Pour Xavier Bertrand, cela ressemble de près à de la « méthode Coué » : « On a un président de la République qui parie sur l’avenir en espérant que le pire est derrière nous. Le rôle d’un président de la République, ce n’est pas de parier sur l’avenir, c’est de préparer l’avenir », a-t-il expliqué sur France 2.

Une majorité qui ne le soutient pas totalement non plus

À gauche aussi, la sortie de la crise de l’euro suscite des doutes. Invité de la matinale de Canal+, Julien Dray ne s’est pas montré très rassuré : « J’aimerais avoir autant de certitudes que le président de la République et j’aimerais qu’il ait raison, pour notre pays, pour ceux qui souffrent des conséquences de cette crise, mais j’ai plus de doutes que lui parce qu’il y a une crise financière très importante. Comment retrouver de la croissance avec le dogme budgétaire, tel qu’il a été établi ? », interroge-t-il.

Et c’est bien du traité budgétaire européen dont il est question. Les dirigeants européens se retrouvent en effet ce jeudi 18 octobre à Bruxelles pour un sommet de deux jours. Ce sommet ne sera pas une réunion de crise mais l’occasion de réfléchir à l’avenir de l’union économique et monétaire.

Vers la mise en place d’une union bancaire

La veille de ce sommet, le Président a donc tenu à réaffirmer sa volonté de mettre en place l’union bancaire « d’ici la fin de l’année » : « L’union bancaire qui conduit à une supervision, dont la BCE (Banque centrale européenne) sera l’organe, et qui permettra une résolution des crises, avec une recapitalisation des banques, c’est une compétence très importante », a expliqué François Hollande dans le Monde.

Ce projet est loin de faire l’unanimité entre les États : certains, dont la France, souhaitent sa mise en place rapide, mais d’autres, réunis autour de l’Allemagne, privilégient une installation progressive.

« On ne peut pas reprocher à Angela Merkel d’être ambiguë ! », s’exclame-t-il. « Elle dit les choses. Cela fait gagner du temps », explique-t-il, avant d’ajouter: « Et j’ai la même démarche ».

Quant à l’objectif de 3% de déficit public qui doit être atteint en 2013, François Hollande a déclaré : « Tous les pays ne sont pas dans la même situation. Et beaucoup dépendra de nos choix en matière de respect des disciplines budgétaires et de croissance ».

Quitter la version mobile