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Thierry Lepaon, un homme de compromis à la tête de la CGT

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Mardi 16 octobre, Thierry Lepaon a été choisi par la direction centrale de la CGT par un vote quasi consensuel pour succéder à Bernard Thibault et prendre la tête du syndicat.

De la chaudronnerie de Caen à l’usine Moulinex

À 17 ans, Thierry Lepaon débute comme soudeur dans une chaudronnerie de Caen. Mais c’est au début des années 2000 qu’il commence à se faire un nom, lorsqu’il monte une fronde de salariés dans l’usine Moulinex afin d’empêcher la restructuration du groupe et la fermeture de l’usine en 2001. Le porte-voix ne parvient cependant pas à empêcher la fermeture de Moulinex, mais sa détermination lui permet de gravir les échelons.

Dans les rouages de la CGT

Ancien délégué syndical, il connaît tous les rouages de la Confédération générale du travail. Ancien responsable de l’Union départementale du Calvados, il est aujourd’hui encore secrétaire général du comité régional de Normandie et appartient à la commission exécutive, le « gouvernement » du syndicat. Depuis la fin 2010, il appartient aussi au Conseil économique, social et environnemental (Cese) de la CGT. 

Sa connaissance du terrain et sa vision d’ensemble de la situation de l’emploi en ont poussé certains, comme Françoise Geng, présidente CGT de la section du travail et de l’emploi au Cese, à dire qu’il s’agissait d’une « candidature sur-mesure ».

Un homme de réseaux

Outre son implication dans les différentes structures de la CGT, il a aussi siégé au Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) de 2006 à 2011, et lutté activement contre l’illétrisme. Depuis son accession au Cese, Thierry Lepaon a eu l’occasion d’épaissir son carnet d’adresse. Il participe également aux réunions d’un cercle de réflexion, le « Quadrilatère », créé par l’ex-journaliste Denis Boissard. Ce cercle regroupe des syndicalistes, des DRH et des chefs d’entreprise. Une autre occasion pour lui d’agrandir son réseau.

Un candidat par défaut ?

Ces derniers mois, Thierry Lepaon n’était pourtant pas le grand favori pour succéder à Bernard Thibault. Après plusieurs luttes internes pour désigner un successeur à la tête du syndicat (Nadine Prigent, puis Éric Aubin et Agnès Naton seront d’abord pressentis), Thierry Lepaon apparaît comme le bon compromis. Et si certains le traitent d’« opportuniste » ou doutent de ses capacités à gérer les dossiers interprofessionnels, d’autres, comme Jean-Marie Geveaux, président du Conseil général de la Sarthe, n’hésitent pas à dire qu’« il a suffisamment d’envergure pour remplacer Bernard Thibault ».

Adoubé par la direction du syndicat, il s’inscrit dans la droite lignée de Bernard Thibault

Le choix s’est donc finalement porté mardi 16 octobre sur Thierry Lepaon, par quarante-deux voix pour, sept absentions, et aucune voix contre, comme l’a précisé Bernard Thibault. Sa candidature devra être validée les 6 et 7 novembre prochains, par le « Parlement » de la CGT, le Comité confédéral national (CCN). Thierry Lepaon, qui s’oriente a priori dans la même ligne que son prédécesseur, va devoir rassembler et réorganiser la CGT après des mois de divisions internes. 

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