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Une démocratie mondiale, seule solution à la crise financière

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Le déficit public atteindrait 7,5 % du PIB en Irlande, 7,3 % au Royaume-Uni, 5,7 % en Espagne, 4,7 % en Grèce, 4,5 % au Portugal, et 3,5 % du PIB en France[3].

Si le FMI a insisté sur la nécessité de poursuivre la consolidation budgétaire, il a néanmoins rappelé que « l’attention devrait se porter sur des objectifs budgétaires structurels plutôt que des objectifs nominaux, susceptibles eux, d’être affectés par la situation économique ». De plus, contrairement à ce que claironne le président de la BCE, Mario Draghi, les mesures d’ajustement trop drastiques de ce nouveau programme[4] risqueront de casser la reprise au lieu de poursuivre la consolidation budgétaire.

Des voix discordantes

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En Allemagne, selon des sources financières, Jens Weidmann, le président de la Banque centrale allemande (Bundesbank), aurait envisagé de démissionner en raison de son opposition à la politique monétaire mise en œuvre par Mario Draghi pour sauver la zone euro de l’explosion. Le grand argentier allemand avait déjà assimilé une telle politique à « un financement des États par la planche à billets », dont l’effet semblable à celui d’une « drogue » pourrait rendre les États « accros ». Rappelons que les démissions en février dernier d’Axel Weber de la présidence de la Bundesbank et de Jürgen Stark, l’économiste en chef de la BCE, ne sont pas étrangères aux rumeurs sur une institution européenne à la dérive[5].

Pour Jean-Claude Trichet, le succès du dernier plan proposé par la BCE viendra à la fois de l’engagement des pays en difficulté à redresser leurs finances publiques, du respect de la promesse des autres membres de la zone euro de leur venir en aide et de l’engagement de la BCE d’acheter des titres d’obligations publiques.

Un Conseil de sécurité économique

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Il est évident que les organisations mises en place après la Seconde Guerre mondiale – FMI, Banque mondiale… – ne correspondent plus au fonctionnement actuel de la planète. De nos jours, on ne peut que difficilement accorder du crédit au FMI dans la mesure où cette institution n’a plus les moyens de venir en aide à un pays – d’autant plus si celui-ci est frappé par la crise. Ainsi est-il urgent d’imaginer d’autres organisations idoines.

Les réponses à la crise financière ne se limitent pas qu’à la dénonciation des mesures drastiques, ni à la préconisation des objectifs budgétaires structurels. Elles concernent à la fois le rôle de l’État, l’idée que l’on se fait de la nouvelle société, la maîtrise de l’économie sociale ainsi qu’une innovante vision politique. Avec la mondialisation et l’existence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la France et l’Europe doivent obtenir des Anglo-saxons, tenants du libéralisme non-contrôlé, la création d’un Conseil de sécurité économique mondiale (CSEM), une organisation internationale qui assurerait la stabilité de l’économie mondiale, conformément aux propositions de Jacques Delors. Cette nouvelle institution est plus que jamais indispensable en vue d’un meilleur contrôle des mouvements de capitaux. Il est grand temps de tendre vers une démocratie mondiale.

Notes

[1] Le président de la BCE, Mario Draghi, a estimé que son nouveau programme de rachat de dette des États de la zone euro avait déjà des « effets positifs », avec un retour de la confiance des investisseurs.

[2] Seules l’Italie (1,3 %) et l’Allemagne (0,4 %) ont remis suffisamment d’ordre dans leurs comptes pour passer sous la barre des 3 % du PIB.

[3] D’après ce rapport, la France ne respecterait pas ses engagements budgétaires. En effet, le PIB français devrait progresser d’à peine 0,1 % en 2012 et de 0,4 % en 2013, deux fois moins que le rythme de croissance retenu par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Quant au déficit de l’État, des collectivités locales et de la sécurité sociale, il atteindrait 4,7 % du PIB à la fin de cette année et 3,5% en décembre de l’année prochaine, alors que le gouvernement table sur un déficit de 4,5 % en 2012 et 3 % en 2013.

[4] Ce nouveau programme, baptisé « Outright monetary transactions » (OMT), prévoit le rachat de manière illimitée, par la BCE, de la dette des États en difficulté qui auront fait une demande d’aide officielle à leurs partenaires européens.

[5] Le bilan de la BCE a littéralement explosé, progressant de près de 71 % depuis le déclenchement de la crise, en 2008. La fourniture sans frein d’argent frais au système bancaire explique cette dérive.

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