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Une nouvelle salmonellose mortelle se développe, favorisée par le Sida

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Une nouvelle forme de salmonellose s’est développée en Afrique subsaharienne. Le Sida pourrait en être la cause. La salmonellose est une infection bactérienne. Elle dure en général de 4 à 7 jours, mais chez certaines personnes, la diarrhée peut être sévère au point d’imposer l’hospitalisation du patient. Chez ces patients, l’infection peut proliférer des intestins à la circulation sanguine, et peut aller jusqu’à entraîner la mort, sauf si le malade est traité rapidement.

Affaiblissement des systèmes immunitaires

C’est parce qu’il affaiblit considérablement le système immunitaire que le Sida peut être à l’origine du développement de cette maladie. Or l’Afrique subsaharienne est toujours la région du monde la plus durement touchée par la pandémie : sur les 34 millions de personnes affectés actuellement par le VIH dans le monde, 68% vivent en Afrique subsaharienne.

La malnutrition et le paludisme peuvent aussi être mis en cause. La fragilité des personnes infectées les condamne : 2 à 45% des malades en meurent, dans cette région. La salmonellose serait liée à la contamination de l’eau et des aliments par des selles de personnes infectées.

Comment le mal a-t-il été découvert ?

Ce sont les chercheurs de l’Institut Trust Sanger en Grande-Bretagne qui ont trouvé les origines de l’infection en séquençant le génome de la maladie. Ainsi ont-ils fait un lien entre l’infection et la salmonelle à l’origine de la typhoïde. Pour eux, la faiblesse du système immunitaire des populations présentes en Afrique subsaharienne, pourrait avoir des conséquences dramatiques.

Dans une étude parue dimanche 30 septembr, dans Nature Genetics, les chercheurs britaniques ont révélé que la salmonellose avait évolué en deux vagues, l’une apparue il y cinquante-deux ans dans le Sud-Est de l’Afrique, et l’autre il y a trente-cinq ans dans le bassin du Congo : « L’épidémie de Sida passe pour avoir débuté dans le centre de l’Afrique avant de se développer vers l’Est, de manière largement similaire à celle observée pour la deuxième vague de salmonellose invasive », explique le Dr Robert Kingsley, l’un des co-auteurs de l’étude.

Une résistance aux antibiotiques

La salmonellose est traitée avec un antibiotique, le chloramphenicol. Or il semblerait que, lors de la deuxième vague d’évolution de la maladie, les chercheurs aient trouvé un gène qui rendrait la maladie résistante à cet antibiotique.

L’épidémie aurait donc, selon l’étude, été favorisée par une augmentation du nombre de personnes immuno-déprimées dans la population. « C’est la première fois que le séquençage du génome a permis de suivre l’extension d’une épidémie de salmonellose », a déclaré le Pr Gordon Dougan, un autre co-auteur de l’étude.

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