« Lorsque la machine à chômage est lancée, elle ne s’arrête pas du jour au lendemain », avait prévenu dimanche 25 novembre le ministre du Travail Michel Sapin. Les chiffres du chômage publiés mardi 27 novembre démontrent qu’il avait vu juste…
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De mauvais chiffres étaient attendus, ils ont été dévoilés par Pôle emploi mardi 27 novembre : le nombre de chômeurs a progressé de +1,5% en octobre 2012, ils ont été 45 400 à s’inscrire à Pôle emploi en catégorie A, c’est-à-dire sans activité supplémentaire. À peine moins que le record du mois de septembre – 46 900 –, mais bien au-delà de la tendance observée depuis mai 2011.
Cette 18ème progression consécutive porte à 3,1 millions le nombre de chômeurs en France métropolitaine et à 3,3 millions départements d’outre-mer compris. Sur un an, la hausse du chômage atteint +10,6% en catégorie A et +9,4% sur l’ensemble des demandeurs d’emploi.
La hausse du chômage atteint ses niveaux de 2009
En comptabilisant les chômeurs de catégorie B et C – exerçant une activité à temps partiel -, la hausse est alors de 71 500 personnes supplémentaires en octobre. De tels niveaux n’ont pas été atteints depuis avril 2009.
Les intérimaires, premières victimes de la crise
L’emploi intérimaire serait en recul de 15% sur un an au mois d’octobre. La réduction des effectifs intérimaires s’élèverait à 13,4% en octobre 2012. Ces chiffres ont été publiés par la fédération patronale de l’intérim, le Prisme.
Pour le ministère du Travail, les entrées à Pôle emploi pour fin de contrat d’intérim ont bondi de 7,2% le mois dernier, contre seulement 2,8% le mois précédent. Les entrées pour fin de contrat à durée déterminée auraient augmenté de 6% sur un mois et 4,4% sur un an – elles représentent un quart des entrées à Pôle emploi.
Mais les employeurs ne jouent plus seulement sur ces deux variables puisque les entrées pour licenciement économique augmentent de leur côté de 12,7% – même si elles ne représentent toujours que 2,4% des entrées à Pôle emploi.
Le chômage des jeunes et des seniors poursuit sa progression
Pour évaluer l’effet des mesures prises par le gouvernement, il faudra encore attendre au moins un mois. Les emplois d’avenir ne sont entrés en vigueur que le 1er novembre. Ainsi, le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a progressé de 1,2% en octobre, et ceux de plus de 50 ans de 1,9%.
Pour le cabinet du ministre Michel Sapin, les 150 000 emplois d’avenir créés à destination des jeunes non qualifiés d’ici 2014, et les 500 000 contrats de génération anticipés sur la durée du quinquennat ne devraient pas porter leurs fruits avant mars ou avril 2013.
Le chômage de longue durée
Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d’un an s’est accru de 1,5% sur un mois et de 11,5% sur un an. Le nombre de ceux qui pointent à Pôle emploi depuis plus de trois ans a bondi de 20% en un an et ils frôlent le demi-million. C’est la marque d’une crise qui dure.
Pour faire face à cela, le gouvernement compte aussi sur le pacte de compétitivité. S’il pourrait, selon le ministre de l’économie Pierre Moscovici, créer jusqu’à 300 000 emplois, ses effets ne se feront sans doute pas sentir avant 2014, a estimé l’OCDE.
Le gouvernement parviendra-t-il à inverser les chiffres du chômage d’ici la fin 2013 ? Le pari paraît de plus en plus incertain.
