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Accès à la contraception dans le monde: l’UNFPA s’alarme

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Du fait d’un manque d’information, d’éducation et de conseils sur la planification familiale ou d’un manque d’accès aux contraceptifs, 222 millions de femmes de pays en développement n’ont pas actuellement les moyens de remettre leur grossesses à plus tard.

Selon un rapport de 2012 du Guttmacher Institute et de l’UNFPA,  on compte dans le monde en développement 1,52 milliard de femmes en âge de procréer. Selon les estimations, 867 millions ont besoin de contraception mais seules 645 millions utilisent une méthode de contraception moderne.

Une économie familiale

Rendre la planification familiale accessible à tous dans les pays en développement permettrait de réduire les coûts pour les soins de santé maternelle et néonatale de 11,3 milliards de dollars par an, selon le rapport.

Une étude récente prévoit que, si le taux de fécondité diminue de seulement un enfant par femme au Nigeria au cours des vingt prochaines années, l’économie du pays devrait augmenter de moins de 30 milliards.

Et les avantages ne seraient pas seulement économiques. Le rapport constate que les femmes qui n’auraient pas accès à la planification familiale seraient victimes de la pauvreté, de l’exclusion, de la mauvaise santé et de l’inégalité entre les sexes. Aux États-Unis par exemple, le rapport montre que le fait d’être mère adolescente réduit les chances d’obtention d’un diplôme d’études secondaires jusqu’à 10%.

L’importance du développement de la planification familiale

En permettant aux individus de choisir le nombre et l’espacement des naissances, la planification familiale a permis aux femmes et à leurs enfants de vivre mieux et plus longtemps. Le rapport estime que si plus de 120 millions d’euros sont investis dans l’accès à la planification familiale, le nombre de décès de bébés, au cours de la première année de leur vie, chuterait de 3 millions.

« La planification familiale a un effet positif sur le développement », a déclaré le directeur exécutif de l’UNFPA, Dr Babatunde Osotimehin. « Non seulement, donner la capacité pour un couple de choisir quand et combien d’enfants il peut avoir, peut aider un pays à sortir de la pauvreté, mais il est aussi l’un des moyens les plus efficaces d’autonomisation des femmes. Les femmes qui utilisent la contraception sont généralement en meilleure santé, plus instruites, plus autonomes dans leurs foyers et communautés, et économiquement plus productives. »

Selon le rapport, les gouvernements, la société civile, les prestataires de santé et les communautés ont la responsabilité de protéger le droit à la planification familiale pour les femmes dans le monde, y compris pour celles qui sont jeunes ou non mariées.

Des moyens insuffisants

Néanmoins, le rapport constate que les ressources financières pour la planification familiale ont diminué. En 2010, les pays donateurs ont baissé de 500 millions leur aide. Une aide bien en deçà de leur contribution attendue par les services de santé sexuelle et reproductive dans les pays en développement. La prévalence contraceptive (le pourcentage de femmes qui utilisent ou dont les partenaires sexuels utilisent toute forme de contraception) a augmenté globalement que de 0,1% par an au cours des dernières années.

Cependant, il y a des signes de progrès. En juillet dernier, lors du sommet de Londres sur la planification familiale, les pays donateurs et des fondations ont offert 2,6 milliards de dollars pour aider plus de 120 millions de femmes dans des pays en développement.

Mais selon le rapport, une somme supplémentaire de 4,1 milliards de dollars serait nécessaire chaque année pour répondre aux besoins de la planification familiale. Cet investissement permettrait de sauver des vies par la prévention de grossesses non désirées qui entraînent des avortements dangereux.

Ce que le fonds des Nations unies demande aux gouvernements

Toutefois, l’argent n’est qu’une partie de la solution. Afin de s’assurer que chaque personne ait accès à la planification familiale, le rapport invite également les gouvernements et les dirigeants à prendre ou renforcer leurs politiques de planification familiale.

« Les gouvernements doivent fixer l’accent sur la planification familiale dans leur programme de développement durable, assurer l’égalité en se concentrant sur les groupes exclus, lever les fonds à investir pleinement dans la planification familiale », expliquent les rédacteurs du rapport.

« La planification familiale n’est pas un privilège, mais un droit. Pourtant, trop de femmes sont privées de ce droit », a déclaré le Dr Babatunde Osotimehin.

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