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Imaginer que Nicolas Sarkozy, à peine arrivé à l’Élysée, ait pu avoir le temps de recevoir Liliane Bettencourt – même si nul ne doute qu’elle le vaut bien -, quelle audace ! Début juin 2007, le nouveau président de la République a la tête ailleurs… Les législatives approchent et ils comptent bien y obtenir une large majorité, le G8 approche et c’est le sort d’une autre femme au nom de famille homonyme de celui de la femme la plus riche de France qui préoccupe le chef de l’État… Ingrid Betancourt, la Franco-Colombienne ex-otage des Farc.
Une confusion bêta
Une confusion entre la milliardaire Liliane Bettencourt et l’otage Ingrid Betancourt a été relevée par la défense de Nicolas Sarkozy lors de l’audition de celui-ci à Bordeaux, jeudi 22 novembre.
Selon Maître Thierry Herzog, les juges d’instruction en charge de l’affaire d’abus de faiblesse à l’encontre de l’héritière de L’Oréal avaient relevé un rendez-vous « Betancourt » dans les agendas de Nicolas Sarkozy à la date du 5 juin 2012.
« Le juge a écrit que le nom était mal orthographié, mais il est bien orthographié, il s’agissait de la famille d’Ingrid », a assuré l’avocat. « À peine un mois après son accession à l’Élysée, il n’a qu’une obsession, pouvoir obtenir la libération d’un otage français », a expliqué Me Herzog, selon qui « le juge l’a reconnu et acté ».
Tout ce qui brille
Un peu de légèreté. Le juge d’instruction auteur de la bourde a peut-être des excuses… En effet, à en croire les étymologistes et spécialistes des noms de famille, il est fort probable que les deux femmes aient le même ancêtre, un guerrier germain des premiers siècles après Jésus-Christ.
L’homme en question se serait appelé Betto. De Betto, on a fait BETTEncourt dans le nord de l’Europe et BETAncourt dans le sud de l’Europe, et, au fil de siècle, jusqu’en Amérique latine.
« Betto », cela n’a rien à voir avec « bête » ou « bêta ». C’est un nom formé sur la racine « berth » qui signifie brillant, illustre. « Berth » s’est transformé en « betth » et on le retrouve dans tant de noms et prénoms. Quant au suffixe « court », c’est le domaine. « Bettencourt » et « Betancourt », c’est donc celui ou celle qui habite dans le domaine de l’illustre… De tout cela à l’Élysée, il n’y a qu’un pas…
Une audience à l’Élysée
Nicolas Sarkozy a effectivement reçu Liliane Bettencourt à l’Élysée, le 5 novembre 2008. L’audience n’a duré qu’un quart d’heure, selon le même Maître Thierry Herzog, et les intéressés étaient en présence de leurs conseillers respectifs. Il a ajouté qu’imaginer qu’en ces circonstances, le président de la République ait pu profiter de la faiblesse de la première contribuable de France était « injurieux ».