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Conférence de presse de François Hollande: les politiques réagissent

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La conférence de presse de François Hollande n’a pas laissé la classe politique indifférente, mardi 13 novembre au soir. Du Président à la politique assumée, ou du Président au message vide de sens voire sarkozyste, les politiques se sont exprimés, à l’issue de cette première conférence de presse. Tour d’horizon.

Le parti socialiste fait front uni derrière François Hollande

Jean-Marc Ayrault, dont la popularité est en forte baisse depuis plusieurs semaines, s’est vu renouveler la confiance du Président. Selon le Premier ministre, François Hollande a offert un « rendez-vous de haut niveau » aux Français.

« Nous avons eu un rendez-vous avec les Français et le président de la République de haut niveau (…) On a vu un président de la République qui assure totalement la plénitude de ses fonctions, avec une vraie autorité, une vraie détermination, et en même temps la volonté de (…) rassembler les forces vives et les Français », a déclaré le Premier ministre sur France 2. Selon ce dernier, François Hollande « a rappelé le cap, il a montré aussi la cohérence de l’action qui est engagée (…) pour permettre à la France de repartir de l’avant. »

À la tête du parti socialiste depuis peu, Harlem Désir s’est également réjoui de la prestation du Président. « Les Français ont vu aujourd’hui un président de la République totalement déterminé à redresser le pays, qui refuse la fatalité du déclin de la France et qui dit la vérité sur la crise aggravée par dix ans de politiques irresponsables de la droite ». Il « a fait le choix du courage et de la vérité sur la situation du pays comme sur les réformes engagées. Il a indiqué aux Français un cap et une direction clairs : tout faire pour rétablir la croissance et reconquérir l’emploi. Le Président agit avec pour boussole la justice sociale, c’est une grande différence d’avec son prédécesseur », a-t-il déclaré.

Pour Claude Bartolone, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, la conférence de presse présidentielle a été « un moment très fort de vérité, de volonté et d’unité. Vérité sur la situation du pays et ce besoin de reconstruction économique et sociale que cela exige pour redonner une chance à l’emploi. Volonté d’intervenir sur la construction européenne, sur la maîtrise de la dette, sur le renforcement de nos entreprises pour avoir pour seule préoccupation l’emploi. Unité, c’est ce que j’ai ressenti dans son appel à la représentation nationale, aux forces économiques et sociales », a-t-il déclaré.

Les Verts en décalage

Les Verts, qui sont déjà en position délicate au gouvernement, n’ont pas reçu le soutien d’Eva Joly, présidente d’Europe Ecologie-Les Verts. « Les inquiétudes des Françaises et des Français n’auront pas été levées. Le redressement dans la justice ne doit pourtant pas rester un mot vain. En particulier le président de la République a semblé opter pour une approche extrêmement classique dans sa défense du rapport Gallois, qui énonce pourtant des pistes qui n’avaient pas été présentées pendant la campagne des différents candidats de gauche. Il a également échoué à clarifier son degré d’adhésion à la transition écologique, comme en témoigne ses imprécisions sur la question des gaz de schistes, et a semblé manqué de volonté sur le droit de vote des résidents étrangers (…) Seule la mobilisation des citoyens permettra désormais de sortir du conformisme et du conservatisme », a-t-elle déclaré.

Les candidats à la présidence de l’UMP s’engagent pour un tournant

Côté opposition, le candidat à la présidence de l’UMP, François Fillon, a insisté sur le non-tournant de la politique de François Hollande. « François Hollande a montré qu’il était un président qui enfonce encore un peu plus sa tête dans le sable en nous affirmant qu’il ne changera pas de politique, qu’il n’y a pas de tournant », a-t-il confié à l’AFP. « Moi je veux lui dire que s’il n’y a pas de tournant, au bout de la ligne droite, il y a le mur de la récession et du chômage », a-t-il ajouté.

Son adversaire Jean-François Copé se trouvait au Cannet, au moment de cette conférence de presse. Il a alors improvisé un point presse pour répondre au Président, alors que ce dernier n’avait pas encore terminé sa prestation. Le secrétaire général de l’UMP a fustigé François Hollande en parlant de « mensonges », « passivité », « litanie de promesses et de vœux pieux » pour qualifier la politique du Président.

Une « opération séduction »

Au centre, pour son nouveau parti politique, l’Union des Démocrates et Indépendants, Jean-Louis Borloo a qualifié cette conférence de presse « d’opération de séduction à l’égard des journalistes ». Pour le président de l’UDI, « le point, peut-être, le plus marquant est l’annonce faite par le président de la République d’une hausse du chômage pendant un an ; c’est-à-dire pendant dix-huit mois, depuis sa prise de fonction. »

Le président du groupe UMP à l’Assemblée, Christian Jacob, a estimé que le président de la République avait été « commentateur, ni acteur ni décideur ». « Pas de cap… Il commenté pendant plus de deux heures l’action du gouvernement, ce n’est pas ce qu’on attend d’un président de la République. Sur l’Europe, le traité a été négocié et signé par Nicolas Sarkozy, sur la compétitivité, tout est reporté à 2014, et la réduction des déficits, il le fait par un matraquage fiscal. Il y aura beaucoup de déception après cette conférence de presse, » a-t-il déclaré.

Marine Le Pen : « Le sarkozysme, c’est reparti »

Finalement, Marine Le Pen, présidente du Front National a déclaré que la conférence de presse du Président pouvait se résumer ainsi : « Avec François Hollande, le changement, c’est fini ; avec François Hollande, le sarkozysme, c’est reparti. » Selon elle, « comme celle de Nicolas Sarkozy avant lui, sa politique se limite à une application servile des injonctions allemandes et européennes, à une fuite en avant dans l’hyper-austérité, l’explosion du chômage et de la pauvreté. Il a confirmé son abdication devant les puissances d’argent, l’abandon de l’éminente mission de redressement confiée par les Français pour enfiler les habits de petit gouverneur de la province France aux ordres de l’étranger, des technocrates et des banques. »

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