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Congrès du PCC: la relève du pouvoir chinois est en place

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Li Keqiang

Souvent considéré comme le plus intelligent, ou du moins le plus instruit, de la nouvelle génération de dirigeants, Li Keqiang est pressenti pour être le nouveau Premier ministre après Wen Jiabao.

Un Premier ministre d’origine modeste

Le passé de Li Keqiang est assez modeste. Fils d’un fonctionnaire, il a grandi dans la province d’Anhui, région relativement pauvre. Sa femme Cheng Hong est professeure d’anglais et admiratrice fervente de l’écrivain et naturaliste américain Henry David Thoreau. (Elle s’est rendue à deux reprises dans la cabane en pin dans laquelle l’auteur a vécu en autarcie pendant deux ans).

En termes d’alliés, Li Keqiang est considéré comme un proche d’Hu Jintao, qu’il a rencontré au sein de la Ligue de la Jeunesse communiste de Chine. Durant la présidence d’Hu Jintao, la Ligue de la jeunesse est devenue une source majeure de nominations politiques.

Une politique populiste

Li Keqiang manque peut-être de fermeté à la différence des précédents Premiers ministres, ce qui entravera peut-être sa capacité à lutter contre les intérêts des entreprises. Ses priorités seront surtout populistes. Cheng Li, membre du think tank américain Brookings estime que les priorités politiques de Li Keqiang seront « certains enjeux prioritaires tels que l’augmentation de l’emploi, l’augmentation des logements abordables, les prestations de santé pour tous et l’équilibre entre le développement régional et la promotion de l’innovation technologiques pour les énergies propres. »

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Liu Yandong

Le fait le plus intéressant chez Liu Yandong, et sans doute le plus important : c’est une femme. Si elle est intégrée au Comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois, elle deviendrait la première femme à entrer dans le cercle le plus puissant du pouvoir communiste.

Première femme au Comité permanent ?

Sa présence marquerait une rupture avec les rigides technocrates qui dirigent désormais la Chine. Libérale, travailleuse et charismatique, Liu Yandong s’est fait remarquer en participant à quelques séances photos auprès d’athlètes et de héros folkloriques et a appelé à plus d’échanges culturels entre la Chine et le monde extérieur. On dit qu’elle parle bien anglais et qu’elle a une passion pour la photographie.

« Prince rouge » et membre de la Ligue de la Jeunesse

À la fois « prince Rouge » (noms que portent les descendants des hauts dirigeants du Parti communiste chinois) et membre de la Ligue de la jeunesse d’Hu Jintao, Liu Yandong a des amis et des alliés à revendre. Son mari Yang Yuanxin est également un membre des « princes rouges ».

Mais ses chances d’être investie sont encore minces. Âgée de 66 ans, Liu Yandong pourrait être écartée au profit de personnalités plus jeunes, pour incarner cette « cinquième génération » au pouvoir.

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Li Yuanchao

Le nom de Li Yuanchao a été placé sur la liste des éventuels membres du futur Comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois. Li Yuanchao est effectivement l’un des rares à être légitime auprès des différentes factions principales du Parti.

Légitime aux yeux de toutes les factions politiques

« Prince rouge » et ancien adjoint au maire de Shangai, Li Yuanchao a 62 ans. Après avoir gravi tous les échelons de la Ligue de la Jeunesse d’Hu Jintao, on le dit proche à la fois du président sortant et du Premier ministre Wen Jiabao. Il a également occupé les postes de vice-Premier ministre de la Culture et de secrétaire du Parti communiste pour la province de Jiangsu, avant d’être nommé à la tête du département de l’Organisation du Parti communiste, un puissant réseau et une position clé pour la promotion et la rétrogradation des responsables du parti.

Li Yuanchao a également l’avantage d’être proche de Xi Jinping, tout en faisant partie de la faction d’Hu Tuanpai.

« Li Yuanchao est très proche de Xi Jinping, et il l’aidera à remanier la hiérarchie en mettant les bonnes personnes aux bonnes places. Il sera extrêmement important durant le mandat du futur président, et il est légitime pour de nombreuses factions, ce qui rend sa tâche beaucoup plus facile », explique Cheng Li du think tank Brookings.

Ancien élève de Harvard

Considéré comme un partisan des réformes démocratiques, les experts disent de lui qu’il est également plus sévère que la moyenne en ce qui concerne la corruption chez les fonctionnaires, une des principales préoccupations des dirigeants chinois.

Natif de la province de Jiangsu, Li Yuanchao est un ancien élève de l’École centrale du Parti, et comme un nombre croissant de membres de l’élite dirigeante et de leurs descendants, Li Yuanchao a longtemps étudié l’administration publique à l’université de Harvard.

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Wang Qishan

Wang Qishan semble remplir tous les critères du parfait dirigeant chinois.

Un « prince rouge » au parcours sans faute

Fils d’un ancien membre du Comité permanent du Bureau politique et vice-Premier ministre, Wang Qishan est né dans la ville portuaire de Tianjin, au Nord-Est du pays, en 1948. Il a ensuite été envoyé dans une commune populaire de la province du Shaanxi pour travailler durant l’époque la plus intense de la révolution culturelle.

Wang Qishan, à 65 ans, est diplômé en histoire de l’université du Nord-Ouest de l’ancienne capitale chinoise, Xi’an, et compte Jiang Zemin, ancien président, parmi ses plus ardents défenseurs. En tant que vice-Premier ministre en charge des finances et du commerce, Wang Qishan a non seulement de solides connaissances – l’ancien secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson est un de ses amis proches –, mais il a également servi en tant que maire de Pékin, et a contribué à permettre l’organisation des Jeux Olympiques dans la capitale, en 2008.

Un homme qui sera assurément important

Il a été félicité pour sa franchise à la suite d’une dissimulation du gouvernement de l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003, pour son action en faveur de la plus importante restructuration de dette de l’histoire de la Chine et pour être relativement ouvert aux médias.

« Dans les années à venir, Wang Qishan sera très important lorsqu’il s’agira de réforme politique. Il est un précurseur, qui sera fait vice-Premier ministre auprès de Li Keqiang. Il a déjà été placé à des postes économiques et commerciaux importants, il est un « prince rouge » et a quelques liens étroits avec les États-Unis. Je pense qu’il sera important dans les futurs processus de décision », affirme Cheng Li.

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Liu Yunshan

Liu Yunshan a un emploi qui le rend à la fois extrêmement important et très difficile à aimer : il est le patron du plus grand organisme de propagande au monde, ainsi que le chef de la censure organisée.

L’homme de la censure organisée

En tant que chef du Comité central de la propagande, Liu Yunshan, 65 ans, supervise la vaste armée des censeurs qui surveille sur Internet mots interdits, discussions, et idées. Son mandat a permis le lancement d’une campagne de 8 milliards de dollars pour faire connaître, et aimer, la Chine, en dehors des frontières, avec notamment l’ouverture, à Washington D.C, d’un bureau pour la Télévision centrale chinoise et l’achat d’un panneau d’affichage sur Times Square pour l’agence d’informations officielles Xinhua.

Liu Yunshan n’est pas connu pour être un faible avec la liberté de la presse. Plusieurs éditeurs de journaux chinois ont été licenciés cette année pour avoir publié des sondages portant sur des sujets trop sensibles. Dans un numéro du magazine Building Party, cette année, Liu Yunshan a appelé à plus de vigilance contre « les forces hostiles dans le monde » qui ont « intensifié leur infiltration dans notre idéologie en changeant constamment de tactiques. »

Proche d’Hu Jintao

Bien entendu, le défi de la censure est de plus en plus compliqué, notamment en raison de l’apparition des smartphones et des réseaux sociaux qui ont permis aux Chinois de se prononcer contre les politiques.

Liu Yunshan est un proche allié du président Hu Jintao, et un autre vétéran de la Ligue de la jeunesse communiste. Ses chances de rejoindre le Comité permanent sont assez fortes.

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Zhang Gaoli

À 65 ans, il a servi comme chef du Parti dans plusieurs des régions les plus riches et les plus avancées de la Chine : Shenzen, Shandong et Tianjin. Il a la réputation d’être favorable à l’économie de marché et a un véritable talent pour enrichir les zones côtières.

Peu charismatique mais fin politique

Quant à ses soutiens, Zhang Gaoli peut compter sur l’ancien président Jiang Zemin, en particulier après avoir fait de Shenzen un laboratoire reflétant sa politique. Comme vice-gouverneur de la province de Guandgong, il est également connu pour avoir régulièrement assisté le père de Xi Jinping.

Bien qu’il ne soit pas connu pour son charisme, Zhang Gaoli s’est ouvert au public cette année, à l’occasion d’une interview sur Internet avec le public, sans doute afin de peaufiner son image et améliorer ses chances d’accéder au Comité permanent. 

Global Post / Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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