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Espagne, Italie, France… les Européens disent «non» à l’austérité

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Manifestations monstres en Espagne

À Madrid, des centaines de milliers de manifestants défilaient dans les rues mercredi 14 novembre. Les syndicats et le mouvement des « indignés » avaient appelé à la mobilisation la veille pour protester contre les politiques d’austérité menées par le gouvernement. Les manifestants, défilant dans les artères principales de la capitale espagnole sous les marées de drapeaux rouges des syndicats, hurlaient : « Nous avons la solution : les banquiers en prison ». Les personnes venues à l’appel de la mouvance des indignés s’étaient rassemblées devant la Chambre basse du Parlement, faisant face à un barrage de policiers anti-émeutes. Des accrochages entre forces de l’ordre et manifestants ont eu lieu. La police espagnole aurait tiré des balles en caoutchouc sur des manifestants sur la Plaza de Cibeles. D’autres manifestations ont aussi eu cours à Barcelone, deuxième grande ville de l’Espagne.

 

Affrontements violents en Italie

La CGIL, premier syndicat italien, avait appelé mercredi 14 novembre à plusieurs heures d’arrêt de travail dans tout le pays. Des manifestations étaient organisées à Rome, Milan et Turin. Dans la capitale italienne, des heurts ont éclaté dans le centre, notamment entre des étudiants d’extrême droite (le « Blocco Studentesco ») et les policiers. Les étudiants voulaient se rendre au palais Chigi, où se trouvent les bureaux du président du Conseil Mario Monti. Ils ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répliqué. À Turin, un policier a été grièvement blessé, roué de coups par des manifestants autonomes, et cinq autres policiers ont été plus légèrement blessés à Milan, dans des heurts en marge de la manifestation. 

 

Arrêt de travail en Grèce

Les Grecs ont affiché leur solidarité mercredi 14 novembre envers les Espagnols et les Italiens lors d’une manifestation anti-austérité, organisée par les principaux syndicats du public et du privé. Un arrêt de travail de quatre heures était observé dans le pays, durement touché par le chômage et la précarité. La Grèce vient en effet d’adopter des nouvelles mesures d’austérité. Ces dernières prévoient notamment des coupes budgétaires dans les salaires et les retraites, et des hausses d’impôts. Selon la police d’Athènes, 10 000 personnes devaient répondre à l’appel des syndicats mercredi.

 

Le Portugal au ralenti

Après un appel à la grève générale, le Portugal tournait au ralenti mercredi. À Lisbonne, le trafic ferroviaire et aérien a été touché de plein fouet par la grève, de nombreux trains et avions étaient arrêtés ou ralentis, et le métro a été fermé. Rassemblés devant le Parlement portugais, des protestataires ont été repoussés par les forces de l’ordre à coups de matraque, après que celles-ci ont été la cible de jets de pierres et d’ordures pendant plusieurs heures. La manifestation avait rassemblé plusieurs milliers de personnes dans la capitale. La crise économique et sociale, née de la crise de la dette du pays, a poussé les organisateurs à appeler à la manifestation contre les politiques d’austérité. Le mouvement des « indignés » s’est associé à la manifestation.

 

En France, première manifestation CGT/CFDT depuis l’arrivée de François Hollande

À l’appel de la Confédération européenne des syndicats, cinq organisations françaises (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, et Unsa) ont organisé des manifestations dans tout l’hexagone. Selon la CGT, 130 défilés ont eu lieu en France mercredi. C’est la première mobilisation CGT/CFDT depuis l’arrivée de François Hollande et de la gauche au pouvoir. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les rues, à Marseille, Nice, Lille, Lyon, Rennes ou encore Montpellier. À Paris, 5200 manifestants (15 000 selon la CGT) sont descendus dans les rues de la capitale. La manifestation a démarré à 14 heures à Montparnasse (14ème), et devait finir devant l’École militaire (7ème). Des slogans tels que : « Rapport Gallois, rapport du patronat, non, non, non à l’austérité ! » résonnaient dans les cortèges.

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