Il ne disposait que d’une chance sur 116 531 800. En cochant les sept bons numéros, mardi 13 novembre, l’heureux gagnant de l’Euro Millions, un joueur des Alpes-Maritimes, a empoché 169 837 010 euros. Ce gain, le troisième plus important de l’histoire de la Française des jeux, représente un grand bouleversement dans la vie du gagnant, et nécessite souvent un suivi. La Française des Jeux propose des programmes d’accompagnement afin d’encadrer les gagnants dans leur nouvelle vie de millionnaire. Brigitte Roth, responsable du service des grands gagnants à la Française des Jeux, nous en dit plus sur cet encadrement.
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« Bouleversement »
11, 16, 21, 24, 29 et 2/6. Ce sont les chiffres qu’il fallait cocher pour remporter la super cagnotte de l’Euro Millions mardi 13 novembre.
« Vous avez gagné ? Nous ne vous laissons pas tomber ! » peut-on lire sur la page internet de la Française des Jeux. Le service grands gagnants de l’entreprise permet non seulement d’accompagner les gagnants dans la gestion financière de leur nouvelle fortune, mais tient également compte de la « dimension humaine du gain ». La soudaineté de la richesse peut en effet générer un certain désarroi.
JOL Press : Quelles sont les phases généralement traversées par le gagnant après l’annonce du gain ?
Brigitte Roth : Remporter une telle somme par le seul fait du hasard implique bien sûr une immense joie, mais provoque aussi des émotions différentes qui peuvent faire passer le gagnant du rire aux larmes ou des larmes au rire assez rapidement. La première étape pour le gagnant est de passer du rêve à la réalité. Il faut qu’il intègre cet évènement, qu’il matérialise cette fortune virtuelle.
JOL Press : Comment la Française des Jeux accompagne concrètement les gagnants dans leur nouvelle vie de millionnaires ?
Brigitte Roth : Le gain engendre un changement de situation, comme toute autre personne confrontée à un changement majeur dans sa vie. Dans un premier temps, il faut que le gagnant soit rassuré et sécurisé. Pour cela, la Française des Jeux propose un service qui permet d’informer le gagnant sur le monde de la finance – qui lui était souvent étranger auparavant – grâce à des ateliers pédagogiques, de sensibilisation de gestion du patrimoine par exemple. Ces ateliers ont également pour but de familiariser les gagnants avec les vocabulaires de la finance ou de l’immobilier.
Des « rencontres gagnantes » sont également organisées trois à quatre fois par an par le service Grand gagnant de la Française des jeux. Celles-ci permettent aux gagnants d’accéder à des univers qui leur étaient étrangers auparavant et qu’ils s’interdisent par timidité. Ainsi, nous leur proposons par exemple de les accompagner à l’Opéra, ou encore à la salle des ventes aux enchères de l’Hôtel Drouot à Paris.
Le gagnant aura aussi besoin de parler et d’être écouté, c’est pourquoi on leur propose de participer à des journées-débats articulées autour des relations avec les autres, des interrogations liées au travail, d’interrogations comme : faut-il parler ou non de mon gain ?
JOL Pres : Quels sont les acteurs qui encadrent ces débats ?
Brigitte Roth : Ces ateliers sont animés par des philosophes et des psychologues. Ces experts en sciences humaines ont tous travailler sur la thématique du secret (parler ou non de son gain) et propose donc des nouveaux éléments de réflexion aux gagnants.
JOL Press : Est-il conseillé aux gagnants de se rencontrer entre eux afin de partager leurs expériences ?
Brigitte Roth : Oui, des moments d’échanges entre gagnants sont organisés par la Française des Jeux, cinq à six fois par an. Ces rendez-vous sont synonymes de convivialité : les gagnants peuvent échanger, confronter leurs expériences sans se soucier du regard des autres. On ne peut pas vivre seul une telle aventure. Seuls les individus qui ont vécu la même chose peuvent s’apporter mutuellement des repères.
JOL Press : Quel est le temps d’adaptation ?
Brigitte Roth : Le temps d’adaptation varie d’une personne à l’autre en fonction de son histoire personnelle, de son environnement, de ses ressources psychiques… Personne n’aura besoin du même temps pour assimiler ce gain et se lancer dans sa nouvelle vie.
JOL Press : Comment les gagnants dépensent-ils leur gain ?
Brigitte Roth : C’est variable. Pour la plupart, la dépense de cette richesse soudaine se fait progressivement. Ils décident d’entreprendre, de s’arrêter de travailler, puis de voyager. Mais tous décident avant tout de se faire plaisir.
JOL Press : Conseillez-vous aux gagnants de rester dans l’anonymat ?
Brigitte Roth : 99% des gagnants décident de rester dans l’anonymat. Notre rôle est d’ailleurs de préserver cet anonymat. Les gagnants ont d’abord besoin d’intégrer ce qui leur arrive avant d’annoncer à leur entourage qu’ils sont millionnaires.
JOL Press : Est-il déjà arrivé qu’un gagnant ne s’adapte pas à sa nouvelle vie ou qu’il dérape ?
Brigitte Roth : Je peux vous assurer que les gagnants n’ont aucun problème avec leur nouvelle fortune et s’habituent très vite au gain !
