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Fillon-Copé: quelles stratégies pour les derniers jours de campagne?

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Il ne leur reste que quelques jours pour convaincre les militants indécis à se déplacer aux urnes et à voter pour leur candidature. François Fillon et Jean-François Copé entament le dernier virage de la campagne pour la présidence de l’UMP. Les stratégies de communication se précisent et les emplois du temps ne désemplissent pas.

S’imposer dans les grandes fédérations

Sur la centaine de fédérations départementales UMPdix représentent près de 40% du nombre total des adhérents, soit quelques 100 000 militants. Le vote des dirigeants de ces dix fédérations est donc crucial pour François Fillon et Jean-François Copé.

Selon le Huffington post, les importantes fédérations de Paris, des Yvelines et du Var seraient acquises à l’ancien Premier ministre, grâce au soutien de Philippe Gougeon et Valérie Pécresse. Celles des Bouches-du-Rhône, du Rhône, du Nord et de Seine-et-Marne pencheraient plus pour Jean-François Copé.

Le match serait en revanche plus serré dans les Hauts-de-Seine et dans les Alpes-Maritimes où les soutiens sont beaucoup plus partagés.

L’importance des meetings

C’est donc à Paris, fédération qui compte près de 22 000 adhérents, que François Fillon a décidé d’organiser un « gros meeting », le 12 novembre au Palais des congrès, dans une salle de 4000 places.

De son côté, Jean-François Copé donne deux rendez-vous aux militants : un le 8 novembre aux salons Hoche, dans la salle Élysée, pour une « réunion publique d’information et de débat », et un autre « beaucoup plus grand », le 16 novembre, au Carroussel du Louvre.

Mais le maire de Meaux a encore des terres à conquérir. Le 13 novembre, il prévoit un important meeting dans les Alpes-Maritimes, où le nombre d’adhérents atteint les 12 000. Le 1er novembre dernier, François Fillon avait réuni près de 2500 militants à Nice. Il avait été reçu par Christian Estrosi, le maire UMP de la ville et Éric Ciotti, député UMP et président du conseil général des Alpes-Maritimes. Tous deux le soutiennent dans sa course à la présidence du parti. Ce dimanche 4 novembre, il réunissait au Palais des Victoires de Cannes plus de 2000 personnes. Il s’agira donc d’une véritable opération séduction pour Jean-François Copé.

Déplacements et réunions publiques

Mais c’est aussi directement sur le terrain que les candidats souhaitent rencontrer les militants. François Fillon et Jean-François Copé souhaitent donc multiplier les déplacements, jusqu’au 18 novembre prochain.

Jean-François Copé a déjà prévu des réunions publiques à Bresles (Oise) ce mardi 6 novembre, à Dax (Landes), Arcachon et Gradignan (Gironde), mercredi, à Paris dans le  VIIIe arrondissement, jeudi et à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne) et à Chateauneuf (Loiret), ce vendredi. Son équipe assure qu’à la fin de la campagne, il aura participé à une centaine de réunions depuis son annonce de candidature, le 26 août à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône).

Un rythme fou que s’impose aussi l’ancien Premier ministre. Il sera à la rencontre des militants et des élus de l’Aisne, ce mardi 6 novembre, mercredi il se déplacera en Loir et Cher et dans l’Indre, jeudi en Haute-Loire et en Loire, et vendredi dans le Vaucluse et dans le Gard. François Fillon affirmait lundi dernier, lors d’un déplacement dans le Morbihan, avoir déjà effectué 68 réunions depuis septembre.

Incarner au mieux l’opposition

Mais sur le terrain des idées, les deux hommes ne souhaitent pas adopter la même stratégie. L’un plus offensif, l’autre plus apaisant, chacun veut donner une image différente de l’opposition. Dans un entretien au Parisien Dimanche, le secrétaire général de l’UMP déclarait : « Le véritable problème, c’est François Hollande », avant d’ajouter : « Jusqu’à quand va-t-on continuer à se mentir sur une réalité que tout le monde peut voir ? Nous avons à la tête du pays quelqu’un qui n’est pas au niveau. »

Si Jean-François Copé joue sur la crainte et l’inquiétude des Français, François Fillon se veut plus pragmatique sur la situation : « La croissance est au point mort, le chômage s’amplifie, les entreprises n’investissent plus… En cinq mois, la gauche a démontré son impuissance face à la crise », explique-t-il dans une lettre envoyée ce samedi aux militants de l’UMP. « La politique anti-entreprise, la politique dépensière et l’impôt sont partout et la réforme nulle part ».

Deux stratégies, deux styles que les militants devront départager. Souhaiteront-ils davantage un futur homme d’État ou un homme proche des militants ?

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