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François Baroin, son «amitié» de 20 ans avec Nicolas Sarkozy

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Pour la première fois, François Baroin raconte son expérience de ministre à la première personne et nous fait pénétrer dans les coulisses du gouvernement où il a occupé l’un des postes les plus prestigieux de la République : Bercy. L’un des plus périlleux aussi, puisqu’il fut aux commandes au plus fort de la tempête économique.

Dans son journal de bord, François Baroin nous dévoile sans langue de bois l’envers du décor et nous entraine sur la scène politique mondiale. Son ouvrage est le récit de l’exercice de l’État vu de l’intérieur. Jusqu’au dernier jour du quinquennat de Nicolas Sarkozy, cet ancien journaliste a pris des notes sur un carnet qui ne le quitte jamais : sommets internationaux, Conseils des ministres, réunions de travail, cellules de crise sur la Grèce ou l’Euro, relations avec Nicolas Sarkozy, rencontres avec les grands de ce monde ou encore état du couple franco-allemand.

Jol Press publie quelques extraits du « Journal de crise » de François Baroin

En 1994, Nicolas Sarkozy est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, il soutiendra la candidature d’Édouard Balladur. De son côté, François Baroin apporte son soutien à Jacques Chirac. Extraits de leurs échanges :

« Baroin, la route est longue, mais la tienne va bientôt s’arrêter. » Nicolas Sarkozy est furieux. Le regard noir, il s’adresse à moi sur un ton agressif. Nous sommes à l’automne 1994, dans les couloirs de l’Assemblée. Peu avant, il n’a pas apprécié mes remarques sur Édouard Balladur, lors d’une réunion du groupe RPR, quelques piques qui le mettent hors de lui. Je lui réponds : « Je m’en fous. »

Le 26 mars 2007, François Baroin a été nommé ministre de l’Intérieur pour succéder à Nicolas Sarkozy, qui quitte le gouvernement à quatre semaines du premier tour de la présidentielle. Un passage donc de courte durée : 

« Cinq semaines à l’Intérieur, cinq ans à l’extérieur » : Sarkozy a le sens de la formule. Celle-ci m’était en l’occurrence destinée, lorsque je lui ai succédé place Beauvau, et je dois dire que l’extérieur, je m’y étais accoutumé. Après l’intensité des semaines passées au ministère de l’Intérieur en 2007, je suis redevenu député de l’Aube et me suis consacré à Troyes, dont je suis le maire depuis quinze ans. Il est des exils plus douloureux. Cette ville est pour moi une passion.

Après les élections régionales de 2010 et le remaniement ministériel du 22 mars 2010, François Baroin est nommé ministre du Budget, des comptes publics et de la réforme de l’État à la place d’Éric Woerth. À ce poste, il est notamment chargé de ramener le déficit public à son niveau d’avant la crise économique :

Il me lance : « Écoute, j’ai l’intention de remanier, je veux te faire entrer, je ne peux pas te dire où. Si tu es d’accord, on se retrouve lundi. » Même si je ne m’y attendais pas, je ne suis pas spécialement surpris par sa proposition, qui n’a rien d’illogique. Gaulliste, chiraquien, ancien ministre et porte-parole, mon profil colle avec un gouvernement de droite rassemblée.

Le 6 mai 2012, Nicolas Sarkozy est battu par François Hollande, recueillant 16 860 685 voix, soit 48,36 % des suffrages exprimés. Il s’agit de la deuxième élection présidentielle la plus serrée de l’histoire après celle de 1974. C’est également la deuxième fois qu’un président briguant un second mandat est battu lors d’une élection présidentielle sous la Ve République :

Ce 6 mai, vers 19 h 20, à l’Élysée, réunion de ministres pour les plateaux du 20 heures. Dernières minutes autour de lui. Il est assis. Il a le regard clair. Pas abattu. Il est serein et dégage une vraie force. Celle d’avoir tout donné, de ne pas avoir de regrets ? Celle du soulagement ? Je m’approche de lui et lui glisse simplement : « Merci. » Il me tape sur l’épaule et répond : « C’est moi qui te remercie. » Son début de mandat a été chaotique, sa sortie est réussie. « J’ai changé », avait-il dit. C’est vrai.

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