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François Hollande, impopulaire après 6 mois à l’Élysée: les précédents

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Il y a six mois, François Hollande obtenait une grande victoire : celle d’avoir battu Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle. Il s’agit alors de donner l’image d’un président aux antipodes de son prédécesseur, celle d’un homme « normal », qui part en vacances, simplement, avec sa compagne Valérie Trierweiler, comme tous les Français.

Grands chantiers et premiers « couacs »

Sur le plan politique, il s’attaque à trois gros chantiers : l’Europe, avec l’adoption du traité budgétaire européen, le redressement économique du pays et la relance de la compétitivité. Mais, malgré ses efforts, François Hollande ne parvient pas à convaincre. Son gouvernement accumule les « couacs », certains se prononçant pour la dépénalisation du cannabis (Cécile Duflot et Vincent Peillon), d’autres affirment que le nucléaire est une « filière d’avenir » (Arnaud Montebourg), ou plus récemment encore, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lui-même qui affirme ne pas être contre un débat sur le retour d’une semaine à 39 heures.

Dans le même temps, le gouvernement se dit prêt à examiner la question du mariage et de l’adoption pour tous, qui sera étudiée mercredi 7 novembre en Conseil des ministres, et retarde le droit de vote des étrangers, qui était pourtant une promesse de campagne. Une attitude gouvernementale que l’opposition ne se prive pas de taxer d’amateurisme.

Cote de popularité de ses prédécesseurs

Pour mieux se rendre compte de la chute de popularité du Président, comparons ses sondages avec ceux de ses prédécesseurs.

La même question a été posée six mois après l’élection de chaque président, depuis François Mitterrand : « Faites-vous tout à fait confiance, plutôt confiance, plutôt pas confiance ou pas du tout confiance au Président pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement ? » Les résultats sont éloquents. Le baromètre TNS-Sofres Figaro-Magazine donne les chiffres suivants :

Le 6 mai 2012, 55% des Français disaient faire confiance à François Hollande. Six mois plus tard, le chiffre tombait à 36%.

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Le 10 mai 2007, 63% des Français disaient faire confiance à Nicolas Sarkozy. Six mois plus tard, le chiffre tombait à 53%. Les premiers mois de la nouvelle présidence sont marqués par des mesures visant à la fois l’électorat de droite traditionnel, les soutiens du Front National et les sympathisants de gauche. D’où la très forte populartité. 

Pendant cette période, le style de Nicolas Sarkozy, qui s’illustre notamment par la soirée au Fouquet’s pour fêter sa victoire, le séjour sur le yacht de Vincent Bolloré ou la mise en avant de sa vie privée, attire les critiques de l’opposition et d’une partie de la presse sans avoir d’effet immédiat dans l’opinion. Celle-ci salue par ailleurs le succès obtenu avec la libération de onze infirmières bulgares détenues en Lybie depuis 1999. 

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Le 7 mai 1995, 65% des Français disaient faire confiance à Jacques Chirac. Six mois plus tard, le chiffre tombait à 37%. Il ne faut pas oublier que du 24 novembre au 15 décembre, des grèves d’ampleur ont eu lieu dans la fonction publique et dans le secteur privé contre le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale. Le mouvement social de l’automne 1995, souvent réduit à la grève des transports publics, très visible et fortement médiatisée, a concerné également les grandes administrations (La Poste, France Télécom, EDF-GDF, Éducation nationale, secteur de la santé, administration des finances, etc.).

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Le 10 mai 1981, 74% des Français disaient faire confiance à François Mitterrand. Six mois plus tard, le chiffre tombait à 60%. Une popularité portée par un peuple de gauche qui applaudit les nouvelles réformes du Président : augmentation du Smic de 10 %, des allocations familiales et logement de 25 %, abolition de la peine de mort, autorisation des radios locales privées, première fête de la musique, créée par Jack Lang, ministre de la Culture, loi d’amnistie, qui inclut les « délits homosexuels », régularisation des étrangers en situation irrégulière qui exercent un travail et peuvent le prouver, création de l’impôt sur les grandes fortunes

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Réactions de François Hollande

On constate que la cote de popularité de François Hollande est d’un point de moins que Jacques Chirac à la même période de 1995. L’ancien président détenait jusqu’alors le surnom éloquent de lanterne rouge de la Ve République.

Le président de la République n’a pas voulu faire de cet anniversaire un bilan. Ce lundi 5 novembre à Vientiane, au Laos, il a cependant confirmé qu’il tiendrait « au milieu du mois de novembre » une conférence de presse pour faire « le compte-rendu » de ce qui a été engagé depuis son élection. « Et je donnerai aussi les perspectives », a-t-il précisé.

Une conférence de presse attendue le 14 novembre, probablement à l’Élysée, comme il s’y était engagé durant la campagne.

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