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Greenpeace révèle les dessous toxiques de la mode

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Substances toxiques

C’est dans le cadre de sa campagne Detox, commencée en 2011, que Greenpeace International a réalisé une nouvelle enquête sur les substances toxiques qu’utilisent les grandes marques de prêt-à-porter pour fabriquer leurs vêtements. En 2012, Greenpeace a acheté des échantillons de vingt marques, en vente dans vingt-neuf nations et régions du monde. Elle a ensuite soumis les échantillons à des analyses. Des éthoxylates de nonylphénol (NPE) ont été détectés dans 89 articles, soit dans près des deux tiers des échantillons analysés. Ce produit, lorsqu’il se répand dans la nature à travers les eaux usées (lors de la fabrication ou du lavage des vêtements) se dégrade en nonylphénol (NP), qui peut dérégler les fonctions hormonales et entraîner des troubles de la fertilité.

« Lorsque des milliards de vêtements contiennent des substances qui s’accumulent ensuite dans l’environnement, on ne peut plus parler de seuil acceptable d’un point de vue environnemental et sanitaire », explique le chargé de campagne de Greenpeace, Jérôme Frignet. « Ces substances chimiques toxiques menacent à la fois durablement la santé des habitants vivant à proximité des usines textiles, dans les pays en développement, mais aussi l’environnement des pays de consommation comme la France ».

Zara en ligne de mire

Mercredi 21 novembre, Greenpeace a mené une action à Genève, pour demander à la marque espagnole Zara de « décontaminer ses vêtements ». Des militants de l’ONG ont escaladé le bâtiment dans lequel se trouve la boutique du centre-ville, déployant des banderoles « Detox your fashion » sur la façade. « À elle seule, Zara produit 850 millions d’articles de vêtements par an. On peut imaginer l’ampleur de l’empreinte toxique qu’elle laisse sur la planète, en particulier dans des pays en développement comme la Chine, où beaucoup de ces produits sont confectionnés », souligne Li Yifang, activiste de Greenpeace.

D’autres marques comme C&A, Mango, Levi’s, Metersbonwe, Jack & Jones et Marks & Spencers sont aussi visées par l’organisation écologiste. Elle leur demande notamment « d’exclure l’ensemble des produits chimiques dangereux susceptibles d’entrer dans leurs chaînes de production d’ici à 2020 et de prendre des mesures plus rapides pour ceux qui peuvent être remplacés par des produits moins dangereux », ajoutant que « ces marques doivent également faire preuve d’une transparence totale sur les lieux où elles fabriquent leurs vêtements et sur les produits chimiques qui y sont utilisés ».

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