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J.-P. Quiñonero: «Artur Mas se rêve président d’une Catalogne libre»

24.11.2012 par La Rédaction
J.-P. Quiñonero: «Artur Mas se rêve président d’une Catalogne libre»

Dimanche 25 novembre. Élection régionale anticipée en Catalogne, les Espagnols retiennent leur souffle. Aux crises financières et économiques, une crise politique menace de venir s’ajouter. En fonction du déroulement du scénario, c’est l’avenir même de l’Espagne qui pourrait être en jeu. On en parle avec Juan Pedro Quiñonero, correspondant à Paris du quotidien espagnol ABC. Entretien.

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Artur Mas, le président nationaliste de l’Autonomie de Catalogne va-t-il réussir son pari et sortir renforcé des élections régionales anticipées qu’il a lui-même convoquées ? Au-delà, parviendra-t-il à conduire Barcelone et la Catalogne vers davantage d’autonomie et, éventuellement, vers l’indépendance vis-à-vis de Madrid et de l’Espagne ? Pour mieux comprendre ces tentations irrédentistes et le contexte politique dans lequel elles s’expriment, nous avons interrogé le correspondant à Paris du quotidien ABC, Juan Pedro Quiñonero

JOL Press : Dans quelle atmosphère s’est déroulée la campagne électorale en Catalogne ?

Juan Pedro Quiñonero : Dans une atmosphère polluée par l’idéologie. Madrid et le gouvernement central craignent l’inconnu et les nationalistes catalans craignent un avenir jugé incertain. Cela revient au même et cela n’offre pas les meilleures conditions pour un véritable débat de fond.

Résultat, les détails du projet de sécession porté par les nationalistes sont laissés de côté et l’on assiste à un bombardement des positions adverses sur des questions purement idéologiques et radicales, qui ne donnent aucune clarté au débat.

Pour la clarté du débat…

JOL Press : Quels devraient être, selon vous, les termes du débat ?

Juan Pedro Quiñonero : Dans cette crise entre la Catalogne et l’Espagne, le gouvernement central espagnol, entre Barcelone et Madrid, il y deux dimensions, la dimension historique, séculaire, culturelle, et la dimension économique et institutionnelle, plus récente, plus conjoncturelle.

La question historique, c’est l’antériorité de la culture catalane sur la culture espagnole. On philosophait en langue catalane bien avant que l’on ne philosophe en français ou en espagnol. Il y avait des institutions à Barcelone en même temps qu’à Paris et bien avant qu’à Madrid. Ce sont des réalités historiques mal perçues dans le reste de l’Espagne et ailleurs, mais qui sont très présentes dans l’esprit des Catalans, qui en tirent une grande fierté.

D’un point de vue institutionnel et économique… La constitution espagnole de 1978 accorde de nombreux pouvoirs, de nombreuses prérogatives à l’Autonomie de Catalogne, la région. Mais, avec la crise que nous traversons, les Catalans estiment désormais qu’ils paient trop d’impôts et reçoivent trop peu en retour – au bénéfice de l’Andalousie ou des régions les plus pauvres d’Espagne. C’est classique comme revendication, et rappelle, par exemple, ces Allemands qui estiment qu’ils paient trop pour les pays du sud de l’Europe.

Les deux questions culturelle et économique sont très liées. Si on les prend convenablement en compte, alors on peut comprendre cette crise, à défaut de la résoudre. Durant cette campagne, il s’est passé exactement l’inverse. Les invectives ont plu entre, d’un côté, les « apocalyptiques » espagnols et les « messianiques » catalans.

Un accord entre Madrid et Barcelone

JOL Press : Quelle pourrait être la solution ?

Juan Pedro Quiñonero : La solution, je ne prétends pas la connaitre. En revanche, je peux vous dire ce qui va très probablement se passer.

D’une élection à une autre, les nationalistes catalans sont toujours majoritaires, parfois très largement, parfois moins. Cette fois encore, ils auront donc la majorité.

Les nationalistes se sont donné quatre ans pour organiser un référendum sur la sécession. Or, en vertu de la constitution espagnole, ni le parlement de l’Autonomie ni son président n’ont la possibilité de convoquer un tel scrutin. Ce pouvoir appartient aux Cortes, le Parlement central à Madrid. Le gouvernement de Mariano Rajoy a clairement indiqué qu’il ferait tout pour empêcher la tenue d’un référendum.

Il faudra donc trouver une solution provisoire. Madrid et Barcelone doivent trouver un accord – de la même manière que les 27 au sein de l’Union européenne doivent s’entendre sur un projet de budget européen. Les Catalans se satisferont peut-être de recevoir plus de subventions et de verser moins au budget national.

JOL Press : Sur cette question, y a-t-il une différence de ligne entre les conservateurs – le PPE de Mariano Rajoy – et l’opposition socialiste ?

Juan Pedro Quiñonero : Partout en Espagne, le PPE – les conservateurs – défendent la même ligne, le même programme et ils sont contre une réduction des prérogatives de l’échelon central.

Les socialistes du PSOE sont aussi divisés que les Balkans… Dans chacune des 17 autonomies, les socialistes défendent des positions différentes. On trouve des socialistes fédéralistes, des socialistes centralisateurs et même des socialistes catalans, en l’occurrence, favorables à l’indépendance.

À vrai dire, il n’y a pas d’opposition crédible en Espagne, ni d’alternative possible en Catalogne.

Juan Carlos en retrait

JOL Press : Et le roi Juan Carlos, dans tout cela ?

Juan Pedro Quiñonero : Juan Carlos appelle à la concorde et à l’unité. Mais, aujourd’hui, âgé et malade, il tend à rester à l’écart. Pour lui, moins il bouge, mieux c’est.

Il pourrait sans doute s’accommoder de n’importe quel scénario. Historiquement, les rois d’Espagne ont souvent régné sur une Espagne très morcelée.

JOL Press : Mais, comment se positionnent les nationalistes catalans vis-à-vis de l’institution monarchique ?

Juan Pedro Quiñonero : Les nationalistes catalans ne constituent pas, eux non plus, une force monolithique. Les nationalistes de gauche ne veulent pas du roi. Mais, parmi les modérés, nombreux sont ceux qui pourraient convenir d’un modus vivendi avec le roi.

El presidente Artus Mas

JOL Press : Même Artus Mas… D’ailleurs, qui est-il au juste ?

Juan Pedro Quiñonero : Il y a au moins deux ou trois Artur Mas.

Le premier était comme « le petit chose », l’héritier peu charismatique d’un grand personnage historique, l’ancien président Jordi Pujol. Et le costume paraissait un peu trop grand pour lui…

Le deuxième, c’est Artur Mas le gestionnaire qui, à la tête de l’autonomie, ne parvient pas à épargner aux Catalans les effets de la crise.

Et puis enfin, aujourd’hui, il y a l’Artur Mas qui s’enveloppe du drapeau catalan et se rêve en premier président d’une Catalogne indépendante. Il a pris une toute autre envergure et dépasse ses ambitions… et peut-être ses compétences. Personne, même ses plus proches, n’aurait pu imaginer qu’il s’embarque dans une telle aventure.

JOL Press : Pour finir, pensez-vous que la Catalogne puisse survivre sans l’Espagne et que l’Espagne puisse se passer de la Catalogne ?

Juan Pedro Quiñonero : Personne n’est indispensable, mais nous vivons dans un monde d’interdépendances. Ni Madrid ni Barcelone ne peut se passer de l’autre. À l’heure où les Pyrénées ont disparu, imaginer une frontière avec barbelés et miradors entre la Catalogne et l’Espagne, c’est invraisemblable.  

Propos recueillis par Franck Guillory pour JOL Press

La Rédaction


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