Site icon La Revue Internationale

Jacques Chirac, sa carrière politique en douze dates

chirac1.jpgchirac1.jpg

[image:1,l]

1967. Le « bulldozer » de Pompidou

12 avril. Jacques Chirac, jeune poulain du Premier ministre Georges Pompidou, participe à son premier Conseil des ministres. À 35 ans, le député de Corrèze, surnommé « mon bulldozer » par Pompidou, entame sa carrière ministérielle. Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires sociales, chargé de l’Emploi, il est vingt-neuvième et dernier sur la liste protocolaire du gouvernement. Ce qui ne l’empêche pas de serrer la main du président de la République, le général de Gaulle.

[image:2,l]

Après avoir joué un rôle de négociateur lors des Accords de Grenelle en pleine crise de mai 1968, il devient le symbole du jeune et brillant énarque, parodié en 1976 dans un album d’Astérix sous les traits de Caius Saugrenus, romain diplômé de l’Ecole Nouvelle d’Affranchis…

1974. Le début du bras de fer avec « VGE »

À la mort de Georges Pompidou, qui l’affecte beaucoup, et en raison de son rôle décisif dans l’élection de Valéry Giscard d’Estaing (qu’il soutient activement contre Jacques Chaban-Delmas), il reçoit, à 42 ans, les honneurs du nouveau président. « VGE » le nomme Premier ministre, et il obtient au même moment le poste de secrétaire général de l’Union pour la défense de la République (UDR). Mais Jacques Chirac entame rapidement un bras de fer avec le Président qu’il considère incompétent. Sur fond de crise économique et politique, il finit par claquer la porte du ministère.

[image:3,l]

1976. Le RPR contre les giscardiens

Après avoir remis sa lettre de démission le 25 août, il quitte Matignon, et retrouve les bancs de l’Assemblée comme député de la troisième circonscription de Corrèze. Prêt à réaffirmer le poids des gaullistes au sein de la majorité, il dissout l’UDR et donne naissance au Rassemblement pour la République (RPR).

[image:4,l]

1977. La prise de Paris

Le 19 janvier, Jacques Chirac dépose sa candidature pour briguer la mairie de Paris, contre Michel d’Ornano, proche du président de la République et soutenu par l’Élysée. La « bataille de Paris » marquera la victoire des chiraquiens. Le 25 mars, il devient le premier maire de la capitale depuis Jules Ferry, cent-cinq ans avant lui.

1981. 1ère tentative ratée pour l’Élysée

La mairie de Paris est un tremplin vers la présidentielle ; mais la candidature de Jacques Chirac est incertaine : les tensions au sein-même du RPR le rendent instable. Malgré la candidature de Michel Debré, et les conseils de certains de ses proches qui estiment prématuré son lancement dans la course à la présidentielle, Jacques Chirac annonce sa candidature le 3 février, se posant en seul « rassembleur légitime des gaullistes ». Mais largement devancé par son « ennemi de toujours », Valéry Giscard d’Estaing, il ne parvient pas au second tour, qui marque la victoire du socialiste François Mitterrand. Dans ses mémoires, « VGE » racontera avoir téléphoné au QG de campagne chiraquien et avoir entendu : « Il ne faut pas voter Giscard. Il faut voter Mitterrand ».

1986. Le temps de la cohabitation

Devenu chef de l’opposition, Jacques Chirac cherche à renouveler le RPR. Dès 1983, il évoque même la possibilité d’une cohabitation au sein du gouvernement socialiste. Après les élections législatives du mois de mars 1986, remportées de justesse par l’union RPR-UDF, Jacques Chirac est nommé Premier ministre, pour la première cohabitation de l’histoire de la Vème République.

1988. 2ème échec à l’Élysée

Le 16 janvier, le Premier ministre annonce qu’il se présente à l’élection présidentielle. Quatre mois plus tard, lors d’un débat présidentiel face à François Mitterrand, il prononce la phrase désormais restée célèbre : « Vous n’êtes pas le président de la république et je ne suis pas le Premier ministre », à laquelle son adversaire répond : « Mais vous avez tout à fait raison, M. le Premier ministre ». Au soir du second tour, Jacques Chirac n’obtient cependant que 45,98% des voix. Une défaite qui fera dire à sa femme Bernadette, rencontrée sur les bancs de Sciences Po trente ans plus tôt : « Les Français n’aiment pas mon mari ».

[image:5,l]

1995. La lutte fratricide avec Balladur et l’entrée à l’Élysée

Après une deuxième cohabitation en 1993, menée cette fois-ci par Édouard Balladur, Jacques Chirac préfère se tenir à l’écart, afin de préparer son entrée à l’Élysée deux ans plus tard. Mais, poussé par sa popularité, Balladur décide de se présenter lui aussi à l’élection présidentielle de 1995. Les chiraquiens crient à la trahison.

[image:6,l]

Jacques Chirac se lance alors dans une vaste stratégie de communication centrée sur le thème de la « fracture sociale », et réussit à éliminer son rival dès le premier tour. Quatorze ans après sa première tentative, il passe enfin le seuil de l’Élysée et devient le 22ème président de la République française. La marionnette de « Chichi » aux Guignols de l’Info, qui prend les traits de l’anti-héros sympathique, aurait – aussi – contribué à sa victoire.

1997. La dissolution

Le 21 avril, suite à l’affaiblissement de sa popularité et à l’essoufflement général de la majorité, Jacques Chirac décide la dissolution de l’Assemblée. Une décision qui prend de court son parti et son électorat. L’opposition dénonce cette « manœuvre » politique. Et c’est la gauche de Lionel Jospin qui remporte les élections législatives suivantes, ouvrant la voie à la troisième cohabitation, qui durera jusqu’en 2002.

2002. Le duel inattendu face à Le Pen

21 avril. Stupeur à la sortie des urnes : Jean-Marie Le Pen, à la tête du Front National, arrive à la seconde place de l’élection présidentielle au premier tour, battant Lionel Jospin.

[image:7,l]

Jacques Chirac refuse de débattre avec son adversaire, et déclare : « Face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible ». Il est réélu avec 82,21% des voix (un score jamais vu en France lors d’une élection), après des manifestations monstres anti-Front National survenues dans toute la France.

2003. Le « non » à la guerre en Irak

Suite aux attaques du 11 septembre 2001, les États-Unis avaient obtenu le soutien de la France pour une intervention en Afghanistan. Deux ans plus tard, le 18 mars 2003, Jacques Chirac annonce son refus d’intervenir en Irak, et obtient que les États-Unis de Georges W. Bush passent par l’ONU avant tout intervention. Le président français s’attire les foudres de certains pays anglo-saxons. Le tabloïd britannique The Sun titre : « Chirac is a worm » (« Chirac est un ver »).

2007. Au revoir !

[image:8,l]

Lors d’un discours télévisé le 11 mars 2007, Jacques Chirac annonce qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle de la même année : « Je ne solliciterai pas vos suffrages pour un nouveau mandat. […] Au terme du mandat que vous m’avez confié, le temps sera venu pour moi de vous servir autrement ». Dix jours plus tard, il déclare qu’il donne son vote et son soutien au président de l’UMP, Nicolas Sarkozy.

Quitter la version mobile