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Johnny Hallyday, 50 ans de carrière et toujours au top

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Un an et demi après Jamais seul, Johnny Hallyday sort un nouvel album intitulé L’Attente,  entre ballades et rock saturé sur des textes mélancoliques. Réalisé à Saint-Barthélémy et Los Angeles cet été, l’enregistrement de son 48e album avait été marqué par les ennuis de santé du chanteur, un sujet sensible depuis le début de sa carrière.

Jean-Pierre Pasqualini, directeur de la rédaction de Platine, magazine sur la variété française, a d’ailleurs publié une enquête sur la santé fragile du chanteur. Selon lui, depuis cinquante ans, ses proches ont toujours « cherché à minimiser la vérité sur son état de santé ». Empoisonnement, tentatives de suicide,  problèmes de drogue, cœur fragile, tumeurs, accidents de voiture… le chanteur a frôlé la mort plus d’une fois. Mais ces ennuis de santé ne doivent pas faire oublier pour autant le parcours incroyable d’un « enfant né dans la rue ».

La révélation

Johnny HallydayJean-Philippe Smet – est né  le 15 juin 1943 à Paris. Quelques mois après sa naissance, ses parents se séparent. L’enfant est élevé par sa tante, Hélène Mar, danseuse et habituée du monde du spectacle parisien. Il évoluera dans ce milieu artistique, suivra des cours de danse, d’art dramatique et de guitare. Il enchaîne les petits rôles sur la scène ou devant la caméra pour des spots publicitaires.  A 13 ans, le jeune homme assiste à la projection du film « Amour frénétique » « Loving you ») avec Elvis Presley. Une révélation pour Johnny Hallyday, qui n’a plus qu’une idée en tête : devenir une star du rock’n’roll. Il reprend les grands titres du répertoire américain country en les personnalisant. En 1959, il apparaît dans l’émission « Paris-Cocktail » et ne passe pas inaperçu. Vogue l’engage. Moins d’un an plus tard, le chanteur, alors âgé de 17 ans, sort son premier 45-tours, une reprise de « T’aimer follement » de Dalida, suivi de près par le tube « Souvenirs, Souvenirs » qui le révèle au grand public.

En haut de l’affiche

Propulsé en haut de l’affiche, Johnny Hallyday devient le roi du rock français. Sa carrière arrive à son apogée pendant les années yéyé, durant lesquelles le chanteur enchaîne les tubes et les tournées à travers la France. Des fans hystériques pendant les concerts et une presse unanime, dont le nouveau magazine pour les jeunes : Salut les copains. Le périodique fêtera son premier anniversaire en organisant un concert à la Nation avec plusieurs jeunes artistes, dont le nouveau roi du rock français. 150 000 personnes sont au rendez-vous, contrairement à ce que les médias prédisaient. La presse est forcée de constater le succès et l’impact de ces nouveaux artistes auprès de la jeunesse. Le quotidien Le Monde publiera même un article du sociologue Edgar Morin, intitulé « Le temps du yéyé ». C’est à cette époque que Johnny Hallyday rencontre une autre idole des jeunes, Sylvie Vartan, avec qui il se marie le 12 avril 1965.

Après avoir lancé le twist et le madison en France, Johnny Hallyday, enregistre un nouvel album à Londres en 1966. Il rencontre Noel Redding et Jimi Hendrix, qu’il contribuera à révéler au public en les engageant dans sa tournée.

Le temps du renouveau

La vague yéyé s’essouffle peu à peu. Alors que Bob Dylan, les Beatles et les Rolling Stones font vibrer le monde, et Claude François, Serge Gainsbourg  la France, Johnny Hallyday tente de s’adapter et de surfer sur les tendances musicales de l’époque : pop, techno, soul music, le blues…

Epuisé par son rythme de vie effréné – en parallèle il multiplie les projets cinématographiques – le chanteur fait une tentative de suicide en septembre 1966, dont découlera le titre « Noir c’est noir », un des succès les plus importants depuis « Le Pénitencier ». C’est un tournant dans la vie et la carrière du chanteur. Sa musique évolue, marquée à présent par des sonorités pop et un rythm and blues américain. Son chant et sa prestation sur scène, qui sont également renouvelés. L’album « Génération perdue », huitième album studio, sort la même année : c’est l’un des « monuments » musical de sa carrière. En 1969, il se produit sur la scène du Palais des sports, à Paris, et sort « Que je t’aime », énorme succès écrit par Long Chris.

Du rock : un retour aux sources

Johnny Hallyday se tourne vers un rock plus violent et des chansons plus engagées au début des années 1970. Ses collaborations avec le journaliste et écrivain Philippe Labro, puis Michel Mallory en 1972, marqueront un tournant dans la carrière du chanteur. Il enregistre trois albums résolument rock, dont « Rock’n’Slow »,  une sorte de retour aux sources pour l’artiste qui avait déclaré lors d’une interview télévisée : « Je suis un chanteur de rock revu et corrigé par la variété ».

En 1976, Johnny Hallyday, qui travaille désormais avec Jacques Revaux, sort l’album « Requiem pour un fou », qui devient rapidement disque d’or.  Le double album « Hamlet », en revanche, – un opéra rock écrit par Gilles Thibaut et composé par Pierre Groscolas – est une énorme échec commercial. Pas de quoi frêner le chanteur, qui continue son ascension et accumule les disques d’or, comme « Derrière l’amour », mêlant rock et variété. 

Introspection et remise en question

Au début des années 1980, Johnny Hallyday et Sylvie Vartan, couple mythique, se sépare. Très affecté par cette rupture, le chanteur publiera « En pièces détachées » et « Pas facile », deux titres qui marquent le début d’une période d’introspection. Peu de temps plus tard, l’artiste se sépare également de Michel Mallory, son producteur et parolier de longue date. En 1982,  Johnny Hallyday se met en couple avec Nathalie Baye, et devient papa d’une fille, Laura Smet. Bouleversement sur le plan artistique également, puisque Michel Berger – « Rock’N Roll attitudes » – et Jean-Jacques Goldman« Laura », « L’envie », « J’oublierai ton nom » – deviennent les nouveaux paroliers du chanteur.

Cette période de remise en question aura été bénéfique pour le rockeur. Un show grandiose à Las Vegas, un concert exceptionnel au Stade de France en 1998 rassemblant plus de 80 000 personnes : le public est conquis et toujours aussi fidèle. Un an plus tôt, le chanteur s’était vu remettre la médaille de chevalier de la légion d’honneur par Jacques Chirac, symbolisant l’incroyable chemin parcouru depuis ses débuts. Après quarante ans de carrière, Johnny Hallyday sort « Ce que je sais », signé Pascal Obispo, « Sang pour sang », composé par son fils David, puis, « À la vie, à la mort », en 2002. 

Raviver la flamme

En 2009, la santé du chanteur se dégrade. Il souffre d’un cancer du colon, puis est opéré d’une hernie discale. Placé en coma artificiel après des complications, le chanteur annulera la dernière partie de sa fameuse tournée d’Adieu « Tour 66 ». Malgré ces ennuis de santé, Johnny Hallyday continue de vouloir rallumer le feu. En 2012, le chanteur a donné trois concerts au Stade de France dans le cadre d’une tournée spectaculaire. Même si la presse évoquait les difficultés du chanteur pour remplir certaines salles de cette 181ème tournée, son public, lui, est unanime : Johnny Hallyday, monument du rock’n’roll, restera l’icône des Français.

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