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Journée mondiale du diabète: comment se faire dépister?

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En France, plus de 3 millions de personnes sont diabétiques. Les spécialistes estiment que plus de 500 000 Français le sont sans le savoir.

Dans Le grand livre du diabète, Laurence Levy-Dutel, Jean-Jacques Altman et Roxane Ducloux répondent à l’ensemble des questions que vous vous posez sur la maladie et vous aident à comprendre le diagnostic et les traitements proposés par votre médecin.

Extraits du Grand livre du diabète de Laurence Levy-Dutel, Jean-Jacques Altman et Roxane Ducloux

Les modalités de dépistage dépendent des pays. En France, elles concernent tous les adultes de plus de 45 ans avec au moins un facteur à risque de diabète. Aux États-Unis, dès qu’un adulte a un excès de poids, même avant 45 ans, il est proposé de rechercher un diabète. Ce dépistage permet de détecter tôt une maladie silencieuse, de manière à la traiter précocement et efficacement, et d’éviter ses complications.

Dépister le diabète

Le dépistage consiste en une simple prise de sang au laboratoire, le matin à jeun (il faut rester sans manger au moins huit heures, mais on peut boire un peu d’eau avant le test). On dose la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang. Une glycémie normale est plus basse que 1,10 g/l à jeun. On parle de diabète si l’on trouve à deux reprises une glycémie atteignant ou dépassant 1,26 g/l. Entre ces deux valeurs (soit entre 1,10 g/l et 1,26 g/l), il s’agit d’hyperglycémie modérée à jeun, à surveiller de près car elle évolue très fréquemment vers un diabète au fil des années.

Les facteurs de risques

Surpoids, obésité (en cas d’obésité, dépister avant 45 ans).

Hypertension artérielle.

– Excès de cholestérol ou de triglycérides.

– Diabète dans la famille.

– Antécédent de diabète de grossesse.

– Femme ayant donné naissance à un enfant pesant plus de 4 kg.

– Antécédent de diabète temporairement induit (sous corticoïdes par exemple).

Migrant.

Les modalités du dépistage

Plus de 45 ans + au moins un facteur de risque = glycémie veineuse à jeun.

– Si glycémie anormale 1,10 g/l = prise en charge médicale.

– Si glycémie normale < 1,10 g/l = répéter le dépistage tous les un à trois ans selon le nombre de facteurs de risque.

L’hyperglycémie provoquée

L’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) est rarement demandée en dépistage. Elle n’est pas du tout indispensable au diagnostic, hormis durant la grossesse. Il s’agit de tester la réactivité de l’organisme à une prise de sucre en faisant boire 75 g de glucose. On mesure la glycémie par une prise de sang avant la prise de sucre et deux heures après. Le médecin la prescrira dans certains cas intermédiaires où l’on est à risque de diabète sans être encore diabétique. Les résultats sont interprétés dans le tableau ci-dessous.

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Dépistage urinaire

La dernière manière de dépister un diabète consiste à chercher un excès de sucre non pas dans le sang, mais dans l’urine, en y trempant une bandelette réactive : il s’agit de la glucosurie (ou glycosurie). C’est beaucoup moins précis que la glycémie, car il faut déjà un taux de sucre dans le sang élevé à plus de 1,80 g/l pour que du sucre passe en quantité suffisante dans l’urine et soit détecté par la bandelette. Cet examen manque donc beaucoup de diagnostics. S’il est positif, il faudra de plus le confirmer par une prise de sang, car d’autres maladies que le diabète peuvent faire uriner du sucre.

L’avantage essentiel du dépistage urinaire du diabète est sa simplicité : pas besoin de prise de sang, pas besoin d’aller au laboratoire, résultat immédiat… Cela permet de dépister facilement de très nombreuses personnes, par exemple dans le cadre de la médecine du travail ou de la médecine scolaire.

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