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La Fondation Chirac récompense deux acteurs de la paix

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Francisco de Roux, pour une construction de la démocratie

Tous les ans, la Fondation Chirac récompense un acteur ayant participé à la prévention des conflits dans le monde. Cette année, le père colombien Francisco de Roux a été primé pour son action en faveur du développement et de la démocratie dans la région pauvre et violente du Magdalena Medio en Colombie.

« En lui attribuant le Prix pour la prévention des conflits 2012 de la fondation Chirac, le jury a souhaité rendre hommage à son action et ce, pour plusieurs raisons », précise un communiqué. « D’une part, grâce à l’action de Pacho de Roux, certaines zones en Colombie ont pu être partiellement épargnées du conflit latent entre forces gouvernementales et groupes paramilitaires. D’autre part, le P. Pacho de Roux a risqué sa vie de nombreuses fois et a subi la perte de plusieurs de ses collaborateurs. Aujourd’hui, il est reconnu par toutes les parties prenantes du conflit », poursuit le communiqué.

Prêtre jésuite né en Colombie, Francisco « Pacho » de Roux est titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Paris et diplômé de la célèbre London School of Economics, à Londres. Dès la fin de ses études, il décide de retourner dans son paysC’est dans la région du Magdalena Medio, en proie aux violences de la guérilla, des paramilitaires et de l’armée, que Francisco de Roux s’installe et crée en 1995 un programme pour le développement et la paix. Il veut améliorer les conditions de vie et de sécurité des populations locales pour la construction de la démocratie et « permettre à toutes les parties impliquées dans le conflit de vivre de façon pacifique ».

Plus de 340 projets éducatifs, agricoles, miniers ou environnementaux, rassemblant environ 30 000 personnes, ont pu ainsi être menés. Ce programme a pu ensuite être appliqué dans d’autres régions de la Colombie, participant alors au développement du pays tout entier.

Radhika Coomaraswamy, engagée pour la protection des enfants

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Le 29 octobre dernier, la Fondation Chirac a également décerné son Prix Spécial du Jury à Radhika Coomaraswamy, juriste sri-lankaise nommée en 2006 secrétaire générale adjointe des Nations unies, et représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés.

Alors que l’Unicef compte aujourd’hui environ 300 000 enfants soldats dans le monde, Radhika Coomaraswamy s’est engagée dans une lutte pour la protection des enfants et veut dénoncer les gouvernements ou les milices qui recrutent et utilisent des enfants soldats.

Le fruit de son travail a débouché sur l’adoption de la résolution 1612 par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2005. Ce système de surveillance et de communication de l’information permet aux ONG sur place, aux acteurs publics et privés « de rassembler une information la plus objective possible quant au recrutement ou à l’utilisation d’enfants soldats dans un conflit. Cette information est ensuite envoyée à un groupe de travail sur les enfants et les conflits armés du Conseil de sécurité qui tente ensuite d’établir un dialogue avec les parties concernées afin de démobiliser ces enfants soldats », explique le site de la Fondation ChiracDix-sept plans d’actions ont ainsi pu être mis en œuvre, dont cinq ont pleinement abouti, permettant la démobilisation d’environ 10 000 enfants soldats.

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