Au lendemain de la remise du rapport sur la compétitivité de Louis Gallois au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, la presse française s’interroge. Si les éditorialistes sont unanimes quant au bon sens des mesures préconisées par l’ancien patron d’EADS et de la SNCF, ces derniers doutent de leur mise en pratique par le gouvernement.
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A peine remis entre les mains de Jean-Marc Ayrault, le rapport Gallois laisse déjà planer des doutes quant à sa pérennité.
Félicitations générales à Louis Gallois
Dans la presse française, mardi 6 novembre, les éditorialistes de tous bords s’interrogent.
Ainsi Dominique Seux, pour le quotidien Les Echos, déclare « la première réaction est toute simple: féliciter son auteur (qui) a effectué un travail précis, détaillé et sans complaisance. » Selon ce dernier, « Personne ne peut balayer d’un revers de la main ce diagnostic. »
Même réaction pour Paul-Henri de Limbert du Figaro : « Dans la longue histoire des rapports commandés par les gouvernements, celui qu’a rédigé Louis Gallois fera date, » écrit-il avant d’ajouter « Le mieux (pour François Hollande) serait qu’il se comporte en président de la République française et s’inspire très largement du rapport qu’il a lui-même commandé. »
Christophe Lucet, pour le quotidien régional Sud-Ouest est du même avis et écrit : « Les 22 propositions remises hier par l’ex-patron de la SNCF et d’EADS ne pourront pas être jetées aux oubliettes. »
Qu’adviendra-t-il du rapport Gallois ?
« Un rejet serait, à coup sûr, une très mauvaise idée, » affirme également Jean-Michel Servant du Midi-Libre.
Les éditorialistes semblent s’être rangés du côté de Louis Gallois, en ce mardi 6 novembre. « Le propos n’est pas de contester les préconisations de Louis Gallois. Ce que suggère globalement l’ex-patron d’EADS relève du sens commun, » ajoute encore Henry Lauret pour le Télégramme.
Reste à savoir ce que le gouvernement fera de ses propositions. Et sur ce point, les éditorialistes sont plutôt sceptiques, comme l’indique Jacques Camus pour la République du Centre. « Louis Gallois a proposé sa thérapie de choc dans une démarche cohérente. […]Le problème est qu’on sait déjà que cette proposition… sera retoquée. »
« Louis Gallois a pris son rôle au sérieux […] Comme Attali et bien d’autres avant lui, Louis Gallois sera sans doute déçu de ce qu’il adviendra de ses propositions, » écrit pour sa part David Guevard pour Le Courrier Picard.
Seul, le quotidien communiste L’Humanité parle du rapport Gallois comme d’un texte « taillé sur mesure pour le patronat, » qui « satisfait largement aux attentes du Medef ».