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La Terre chauffe, la Banque mondiale bout: +4°C en 2100 ou… 2060

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Un rapport publié dimanche à Washington alerte sur les conséquences du réchauffement climatique qui toucherait « la plupart des régions les plus pauvres du monde », indique l’étude, élaborée pour la Banque mondiale par l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) et par Climate Analytics.

Prévenir les sécheresses et les vagues de chaleur

« Nous pouvons et nous devons éviter une hausse de 4 degrés. Il faut limiter le réchauffement à 2 degrés », a déclaré le président du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. « Si nous n’agissons pas suffisamment contre le changement climatique, nous risquons de léguer à nos enfants un monde radicalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Le changement climatique est l’un des principaux obstacles auxquels se heurtent les efforts de développement, et nous avons la responsabilité morale d’agir pour le bien des générations futures, et en particulier les plus pauvres. »

Le rapport Turn Down the Heat combine une synthèse de la littérature scientifique récente avec une nouvelle analyse des impacts probables et des risques du réchauffement climatique, en se concentrant sur les pays en développement. Il propose des projections pour les années à venir afin de prévenir les sécheresses, les vagues de chaleur, l’élévation du niveau de la mer, ou la pénurie de la nourriture et de l’eau.

Le rapport indique que le climat pourrait se réchauffer et la température moyenne mondiale pourrait augmenter de 4 ° C d’ici 2100, même si les pays réduisent leurs émissions carbones. Or « un monde à +4°C  déclencherait une cascade de cataclysmes», explique la Banque mondiale

Relever le défi climatique

« Ce rapport nous fait prendre conscience que la volatilité climatique actuelle influe sur tout ce que nous faisons », a indiqué Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale chargée du développement durable. « Nous devons redoubler d’efforts pour renforcer notre capacité d’adaptation et de résistance, et pour trouver des solutions aux défis climatiques d’aujourd’hui. »

La Banque mondiale a doublé les prêts pour l’adaptation au changement climatique l’an dernier et prévoit d’intensifier ses efforts pour soutenir les initiatives des pays pour réduire les émissions de carbone et promouvoir une croissance verte et intelligente qui prendrait en compte ces changements. La Banque gère en outre les 7,2 milliards de dollars que totalisent les Fonds d’investissement climatiques dans 48 pays et qui génèrent 43 milliards supplémentaires d’investissements dans les technologies propres et les capacités de résistance au changement climatique.

Élévation du niveau de la mer

Le rapport indique que le niveau des mers a augmenté plus rapidement ces deux dernières décennies. Une augmentation qui serait perçue dans de nombreuses régions tropicales du monde. Ce phénomène est en partie dû à la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. La banquise arctique a également atteint un record minimum en septembre 2012, toujours selon le rapport.

« Il est encore tôt, mais certains petits États insulaires et des communautés côtières commencent déjà à rechercher sérieusement des solutions », a affirmé Erick Fernandes, codirecteur de l’équipe d’experts internationaux de la Banque mondiale sur l’adaptation au changement climatique. « La nécessité de s’adapter face au changement climatique va s’exacerber, sachant que la population mondiale devrait atteindre les 9 milliards d’habitants en 2050. »

Des vagues de chaleur extrêmes

Si la température moyenne mondiale venait à augmenter de 4° C, de nombreuses populations souffriraient de vagues de chaleurs extrêmes. Les habitants de la région méditerranéenne subtropicale, d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient certaines parties des États-Unis pourraient voir leurs températures estivales mensuelles augmenter de plus de 6° C.

Le rapport indique également que les zones touchées par la sécheresse passeraient du taux actuel de 15,4 % des surfaces cultivées à environ 44 % d’ici 2100. Les régions les plus touchées dans les 30 à 90 prochaines années seront probablement le sud de l’Afrique, les États-Unis, l’Europe du Sud et l’Asie du Sud, indique le rapport. En Afrique, l’étude prédit que 35% des terres cultivées deviendront impropres à la culture.

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