Site icon La Revue Internationale

Les États-Unis au pied du mur budgétaire

barack.jpegbarack.jpeg

[image:1,l]

Le mur budgétaire (« fiscal cliff » en anglais) qui a été voté à l’été 2011 pour éviter une banqueroute de l’État fédéral a pour objectif la réduction du déficit de 1200 milliards de dollars sur dix ans à partir de 2013. Ce mur fiscal prévoit une hausse des impôts de 20% pour tous soit 2000 dollars supplémentaires par an pour les ménages de classe moyenne. 90% des contribuables américains seraient touchés.

Les foyers les plus riches verront leur revenu après impôt diminuer le plus. Ceci nous rapproche d’un vrai projet social-démocrate qui touche toutes les catégories de la population. Il s’agit alors d’améliorer la situation de tous selon leurs attentes, en variation, et en respectant les principes de l’égalité des chances, des libertés de base pour tous et l’attention, en variation, à la situation des plus démunis.

Cette nouvelle pression fiscale risque de faire replonger une bien difficile reprise économique

Pour l’heure, si démocrates et républicains ne parviennent pas à un accord, plusieurs centaines de milliards de dollars de coupes budgétaires automatiques interviendront dès le 1er janvier 2013 frappant tous les postes budgétaires dont la défense. Les dépenses de l’État fédéral pour 2013 seraient réduites de 109 milliards de dollars de coupes budgétaires automatiques. Cette baisse ajoutée à la hausse de l’impôt ramènerait le déficit budgétaire à 641 milliards de dollars. Soit 4% du PIB (contre 7,6% en 2012). En revanche, coté taux de chômage, on risque de s’attendre à une nouvelle hausse 9,1% en 2013, contre 7,8% en septembre, selon le bureau du budget du Congrès.

On craint l’avenir à Washington. Cette nouvelle pression fiscale, un peu comme en Europe d’ailleurs, risque de faire replonger une bien difficile reprise économique. Le FMI a déjà annoncé paradoxalement qu’avec ce type de mur budgétaire, les Etats-Unis pourraient perdre 4 points de croissance et retomber en récession, ce qui pourrait entraîner le reste de l’économie mondiale et en particulier la zone euro.

Du coté de l’accord politique, Barack Obama reste optimiste pour pouvoir s’accorder avec les républicains, qui contrôlent la chambre des représentants au sein du congrès, sur la question de la réduction du déficit public. Accord certes, mais il faudrait éviter le précipice budgétaire, et de ce coté, apparaîssent alors les antagonismes. Il est clair que la catégorie de population cible de Barack Obama est les plus riches. Il pourrait même adresser son veto à tout accord si celui-ci ne prévoit pas une augmentation des impôts des plus riches. En même temps, le projet est global et la contribution pèsera sur tous les ménages selon leurs attentes légitimes, avec au cœur du projet social-démocrate, la courbe de Laffer bien connue par catégorie de la population.

> Consultez d’autres articles du même auteur sur le site d’Économie Matin

Quitter la version mobile