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Les grands singes aussi connaissent la crise de la quarantaine

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Une nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, qui porte sur plus de 500 grands singes (336 chimpanzés et 172 orangs outans), révèle que le bien-être psychologique des primates suivrait une courbe en U comme les humains. Autrement dit, les singes se sentiraient bien qu’ils soient jeunes ou vieux, mais seraient plus moroses pendant la période de l’âge mûr.

Comment expliquer cette crise ?

« Nous espérions résoudre un fameux casse-tête scientifique : pourquoi le bonheur humain suit-il une courbe en U au cours de la vie. Nous avons fini par trouver que ce mal-être n’est pas lié uniquement au fait de prendre une assurance-vie, de divorcer ou simplement à la vie moderne, car les singes ont aussi une crise de la quarantaine prononcée », explique le psychologue Alexander Weiss de l’université d’Édimbourg, dans un communiqué de presse.

Des scientifiques, des gardiens de zoo, des bénévoles et des chercheurs qui travaillent en étroite collaboration avec les chimpanzés et les orangs outans ont été interrogés afin de mieux comprendre le comportement psychologique des primates. Après deux ans d’observation, ils ont répondu à un questionnaire initialement élaboré pour des humains qui a été adapté pour l’occasion pour les singes.

Les scientifiques ont ainsi découvert que les singes font une chute de bonne humeur vers la vingtaine ou jeune trentaine, comparable en cela à l’âge moyen de l’homme, qui se situe autour des 45-50 ans. Le questionnaire comprenait des questions simples sur l’humeur, le degré de plaisir éprouvé dans les situations de relations sociales et le niveau de réussite d’une action lorsqu’un singe s’est fixé un objectif.

Des résultats surprenants

« Nos résultats suggèrent que la crise de mal-être que connait l’être humain d’âge mûr n’est pas uniquement humain et que, même si elle peut s’expliquer en partie par les aspects de la vie humaine et de la société, ses origines peuvent se trouver en partie dans la biologie que nous partageons avec les grands singes », écrivent les scientifiques. « Ces résultats ont des implications dans toutes les disciplines scientifiques et socio-scientifiques, et peuvent aider à identifier des moyens d’améliorer le bien-être chez l’homme et le singe ».

Les scientifiques écrivent qu’ils ne savent pas encore comment expliquer ces évolutions de comportement, mais les théories actuelles parlent de changements dans le cerveau au cours de l’âge moyen qui auraient des conséquences sur l’humeur.

Les jeunes et les vieux singes sont « satisfaits à des stades de leur vie où ils ont moins de ressources pour améliorer leur sort ou lorsqu’ils sont moins susceptibles de rencontrer des situations qui pourraient être dangereuses pour eux ou leurs proches », expliquent les chercheurs qui souhaitent que de nouvelles études soient réalisées sur le sujet afin de mieux comprendre ces évolutions comportementales.

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