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Nasrin Sotoudeh, en grève de la faim, hospitalisée

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L’attribution du Prix Sakharov 2012 à l’avocate Nasrin Sotoudeh, et au cinéaste, Jafar Panahi, met en évidence, une fois de plus, la répression dont font l’objet les militants des droits de l’Homme en Iran. Marc Reeves fait état des réactions internationales et lance un appel à la mobilisation.


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Les militants des droits de l’homme rapportent que Nasrin Sotoudeh, lauréate du Prix Sakharov 2012, et une dizaine d’autres prisonnières de conscience en Iran ont entamé une grève de la faim. Citant son mari, Reza Khandan, ces mêmes sources ajoutent que Nasrine Sotoudeh a été hospitalisée en raison de la dégradation de son état de santé. Un appel a été lancé en direction de tous les organisations de défense des droits de l’Homme pour se mobiliser en faveur de la libération de cette féministe iranienne et avocate des droits de l’homme.   Nasrine Sotoudeh a entamé sa grève de la faim le 17 octobre pour protester contre les pressions qui sont exercées sur elle pour extraire de faux aveux. On ajoute en outre que ses deux enfants en bas âge peuvent difficilement rendre visite à leur mère.


Par ailleurs, au moins neuf prisonnières politiques iraniennes ont entamé une grève de la faim pour protester contre les fouilles corporelles et les mauvais traitements infligés par les gardiennes. Leur mouvement a été déclenché par une inspection surprise à la prison d’Evine au cours de laquelle les prisonnières ont dû subir des fouilles corporelles, des coups et des insultes.


Un appel à la libération de Nasrin Sotoudeh et Jafar Panahi


D’autre part, un groupe d’experts indépendants de l’ONU a lancé un appel jeudi 1er novembre pour la libération de prison de l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh et du cinéaste Jafar Panahi, tous deux lauréats du prix Sakharov 2012, selon un communiqué du Haut Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme.


« Je suis particulièrement inquiet à propos de Mme Sotoudeh, dont l’état de santé se détériore suite à la suite de la grève de la faim qu’elle a entamée le 17 octobre, pour dénoncer ses conditions de détention, et les restrictions imposées aux membres de sa famille« , a déclaré le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran, M. Ahmed Shaheed (Maldives).


« Les détentions de Mme Sotoudeh et de M. Panahi semblent directement liées à leur travail de défense des droits de l’homme, et en flagrante violation des règles internationales des droits de l’homme« , a ajouté le rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs des droits de l’homme, Mme Margaret Sakaggya (Ouganda).


« Le gouvernement iranien doit tout faire pour garantir les libertés fondamentales de ceux qui travaillent pour le respect des droits de l’homme« , a-t-elle ajouté.


De son côté, le rapporteur spécial pour le droit à la liberté d’opinion et d’expression, M. Frank La Rue (Guatemala), a souligné que « la mise en détention de M. Panahi pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression au travers de son activité de cinéaste et son activité politique, va à l’encontre des lois internationales qui garantissent que nul ne peut être poursuivi pour un discours politique pacifique« .


Au moins 32 avocats et plusieurs défenseurs connus des droits de l’homme sont actuellement emprisonnés en Iran.


Parmi ceux-ci, figure le juriste Mohammad Ali Dadkhan, arrêté en septembre dernier et condamné à 9 ans de prison.


Pour sa part, le rapporteur spécial de l’ONU en charge de l’indépendance des juges et des avocats, Mme Gabriela Knaul (Brésil), s’est déclarée « très préocccupée par la campagne de persécution à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme » en Iran.


L’organisation Reporters sans frontières s’est dit réjoui de l’attribution du Prix Sakharov « pour la liberté de l’esprit » à l’avocate et defenseur des droits de l’homme, Nasrin Sotoudeh, et au cinéaste Jafar Panahi. « Cette décision du Parlement européen est un geste d’une portée historique en faveur de la liberté d’expression en Iran. Nous y voyons un message d’espoir pour les lauréats, l’une condamnée à six ans de prison et emprisonnée à la prison d’Evin, et l’autre, condamné à six ans de prison et à 20 ans d’interdiction de réaliser ou écrire des films et assigné à résidence à Téhéran« , a déclaré.


« Nous renouvelons notre appel du 17 décembre 2010, et nous répétons que Son combat est le nôtre. Il doit mobiliser la communauté internationale et ses citoyens. Le régime iranien tente de briser une voix dont il redoute l’écho. En voulant réduire Nasrin Sotoudeh au silence, il nous impose une course contre la mort. La liberté doit triompher. Aucune répression, aucun enfermement ne peut arrêter une jeune société civile iranienne en devenir, dont Nasrin Sotoudeh est un porte-parole. Nous joignons notre voix à la sienne. Nasrin Sotoudeh doit vivre libre, » a déclaré Reporters sans frontières.


 

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