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OCDE: trop de rigueur en France risquerait de «casser la croissance»

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Des mesures décisives s’imposent

Les pays de l’OCDE doivent sans attendre faire face à deux défis : les États-Unis doivent sortir de l’impasse budgétaire et les pays de la zone euro doivent mettre un terme à l’instabilité persistante, provoquée par la crise de la dette.

« S’il ne peut être évité, « le mur budgétaire » aux États-Unis pourrait faire basculer une économie déjà peu dynamique dans la récession, tandis que l’absence de résolution de la crise dans la zone euro pourrait déboucher sur un choc financier majeur et un repli de l’activité au niveau mondial. Les gouvernements doivent agir avec détermination, en utilisant tous les instruments à leur disposition pour redresser la confiance et stimuler la croissance et l’emploi, aux États-Unis, en Europe et ailleurs », a ajouté Angel Gurria.

Les chiffres de la croissance française revus à la baisse

En mai, l’OCDE tablait, pour la France, sur une croissance de +0,6% cette année et de +1,2% l’an prochain. L’organisation revoit ces chiffres à la baisse : +0,2% en 2012 et +0,3% en 2013. Voilà qui est loin des prévisions du gouvernement : +0,3% et +0,8%. Un début de reprise n’interviendrait qu’en 2014 avec +1,3%.

Le chômage et, plus généralement, la sous-utilisation des ressources vont donc encore s’aggraver pendant la majeure partie de la période considérée. Le taux de chômage pourrait atteindre 11,25%. Compte tenu de cette faible croissance économique, la hausse des prix à la consommation devrait ralentir progressivement pour tomber à moins de 1,5% par an.

Le gouvernement invité à un peu moins de rigueur

Chercher à tout prix à respecter l’objectif de redressement des comptes publics et celui d’un déficit public de 3% du PIB en 2013 – jugé irréaliste par les économistes de l’OCDE – ferait prendre le risque de casser davantage la croissance et de tomber en récession.

Dans ce contexte, l’organisation invite le gouvernement français à « saisir l’occasion qu’offre la phase initiale d’un nouveau mandat pour lancer une stratégie globale à moyen terme d’assainissement des finances publiques, de réductions des dépenses et de réformes structurelles, de façon à stimuler la confiance et à améliorer la compétitivité et la croissance ». Et l’OCDE de saluer la « détermination salutaire à redresser les comptes publics » dont le gouvernement fait preuve. Toutefois, les stabilisateurs automatiques doivent pouvoir jouer pleinement si la croissance se révèle inférieure à l’hypothèse retenue dans le budget.

En 2014 et au-delà, il conviendra de contenir les dépenses publiques afin de faciliter la baisse des impôts nécessaire au rétablissement de la compétitivité des entreprises. La confiance serait stimulée par la mise en œuvre de toute une série de réformes de nature à favoriser la croissance dans les domaines de la structure fiscale, de l’éducation ainsi que des marchés du travail et des produits. 

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