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Pour devenir entrepreneur, cultivez la différence!

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Paola Fabiani de Wisecom formule cette idée de la sorte : « Il faut avant toute chose avoir une bonne dose de confiance en soi, croire en ses projets et oser la différence. La première qualité, c’est de savoir oser, de ne pas rester dans les schémas établis ou dans le modèle existants. Il ne faut pas forcément reproduire la même chose. »

Dans la création d’entreprise, les diplômes sont donc un atout mais ne sont pas pour autant une condition à la réussite. Georges-Henri Levy du Groupe Molitor résume les choses ainsi : « Certes, il est important de se spécialiser et de se former. Mais il est plus difficile pour un jeune diplômé de créer son entreprise parce qu’il a été conditionné pour rentrer avec un salaire moyen ou important dans le monde du travail. Quelqu’un qui n’a pas fait d’études n’a pas cela. »

« Jetez votre télévision ! »

D’autre part, l’intuition de savoir reconnaître ou anticiper les besoins des consommateurs afin de lancer le bon produit au bon moment ne s’apprend ni dans les écoles ni à l’université.Il s’agit bien plus d’une faculté d’observer, de comprendre et d’anticiper. La réussite ne passe pas par une méthode rationnelle. Georges-Henri Levy dit à ce propos : « On ne peut pas avoir une idée, claquer des doigts et faire apparaître la réussite. Il faut de la chance mais aussi de l’intuition. »

Les entrepreneurs à succès incitent les créateurs à ne pas suivre une voie toute tracée, à prendre de la distance, à observer, à réfléchir sur leur marché, voire sur la société. Denis Jacquet, fondateur d’Edufactory, donne son opinion : « J’ai redécouvert la lecture. Cela vaut toutes les études de marché. J’ai plus appris en lisant Claude Lévi-Strauss que des études de marché. Lire permet de savoir reconnaître les tendances, de comprendre comment évolue une société, de voir où elle va et avec quels outils on peut avancer, c’est ça qui est intéressant. »

Certains auteurs classiques sont ainsi capables d’illuminer et d’inspirer les entrepreneurs de toutes les époques. Avec beaucoup d’humour, Pierre-Noel Luiggi, d’Oscaro.com, ajoute : « Je voudrais donner un conseil très pratique : jetez votre télévision ! Vous aurez tout le temps pour entreprendre ! Je l’ai jetée il y a quinze ans et c’est pour cela que je suis entrepreneur. »

« J’ai d’abord décidé de créer une boîte, ensuite j’ai trouvé l’idée ; chacun le fait dans le sens qu’il veut »

Cette capacité à penser différemment et à oser est également une ressource que l’on peut mobiliser lors de transitions professionnelles. Guillaume Cairou raconte son expérience : « Je suis un peu le contre-exemple de l’entrepreneur. J’ai fait des études tournées vers l’enseignement. J’ai commencé comme fonctionnaire car j’étais professeur de physique. Je n’avais jamais imaginé devenir créateur d’entreprise et encore moins dirigeant d’une entreprise avec des salariés et des clients. Dans mon cas, ce sont les autres qui m’ont poussé à devenir entrepreneur dans une période de transition professionnelle suite à un plan social dans un grand groupe. C’est aussi l’envie de vivre un peu plus librement, de s’exprimer et de se réaliser dans son travail et dans ce qu’on aime faire. J’ai créé mon entreprise dans une activité que je ne connaissais pas du tout. »

Ce témoignage est la preuve que dans l’entrepreneuriat comme ailleurs, il ne faut pas hésiter à aller à l’encontre des recommandations pour vivre pleinement son expérience. De la même manière, Sandra Le Grand, PDG du groupe Kalidea, explique qu’elle a adapté les conseils sur la création d’entreprise à sa propre réalité : « Moi, quand j’ai démarré, j’ai d’abord décidé de créer une boîte et ensuite j’ai trouvé l’idée ; donc chacun le fait dans le sens qu’il veut. » 

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